6 idées pour occuper son enfant à la maison le mercredi

Organiser la rentrée scolaire, c’est aussi décider du programme dédié aux temps extra-scolaires ! Parmi eux, le mercredi, jour des enfants par excellence. Activités musicales, créatives, artistiques, sports collectifs, sports individuels, sports de combat… Le choix ne manque pas, que l’on habite en ville ou à la campagne.

Mais les enfants ne sont pas toujours attirés par une de ces activités, ou sont encore trop petits, ou trop fatigués par le rythme scolaire déjà conséquent. Et parfois on ne peut pas se permettre de jouer le taxi toute la journée !

Alors comment occuper sa petite tribu le mercredi lorsqu’on reste à la maison ? Nous vous proposons aujourd’hui quelques idées originales et enrichissantes pour vos marmots. Attention spoiler : certaines peuvent même se passer de votre présence !

1. Le laisser vivre à son rythme… mais dans une autre langue !

On a trop souvent tendance à vouloir pousser nos enfants à multiplier les activités le mercredi. C’est vrai, cette journée sans école peut être l’occasion de se défouler grâce à une activité sportive, de voir naître des talents créatifs ou musicaux… Mais si les mercredis bien remplis conviennent à certains enfants, il n’en est pas de même pour d’autres. Selon leur âge et leur sensibilité, certains enfants préfèrent rester à la maison et vivre à leur propre rythme.

Si on vous disait que vous pouvez permettre à votre enfant de passer le mercredi dans votre cocon, à son rythme et en suivant ses envies, tout en apprenant une nouvelle langue ? C’est possible grâce aux ateliers d’immersion linguistique.

Le principe est simple : chaque mercredi, un éducateur bilingue intervient à votre domicile pendant 4h. Il suit la personnalité et les besoins de votre enfant pour lui proposer des activités de vie pratique, ludiques ou créatives… tout en communiquant avec lui dans sa langue natale. La seule règle commune est de ne pas parler français en présence de l’éducateur. A part cela, les ateliers sont 100% personnalisés, pour être sûr que votre enfant y adhère… Un simple atelier pâtisserie, un jeu de construction, une balade au parc… peuvent être autant d’occasion d’acquérir du vocabulaire sans s’en rendre compte ! N’hésitez pas à découvrir notre offre Je fais en immersion linguistique.

2. Vivre au fil des saisons

Au fil des décennies, nous nous sommes éloignés du ressenti des différentes saisons du calendrier, en particulier dans les grandes villes… Et si on profitait du mercredi pour redonner aux saisons l’importance qu’elles méritent ?

Chaque mercredi peut être l’occasion d’une activité liée à la nature et aux saisons. En septembre, on part cueillir des mûres. En revenant à la maison, on peut confectionner un gâteau ou de la confiture selon l’importance du butin ! Idem au fil des mois avec les champignons, les châtaignes, les jonquilles… C’est aussi l’occasion à chaque fois de confectionner des nomenclatures classifiées sur les fruits des bois, les fruits à coques, les fleurs…

Pendant l’hiver, même s’il fait froid, on n’hésite pas à continuer les activités en plein air. C’est bon pour l’immunité de toute la famille ! Laissons les enfants sauter dans les flaques, toucher la terre, marcher pieds nus dans l’herbe… Si on a la chance de vivre dans une région où il neige, on équipe toute la famille pour pouvoir profiter des batailles de boules de neige, des créations d’igloo et de bonhommes de neige, et des courses en luge !

On pense aussi à toutes les activités manuelles à base d’objets de la nature : feuilles rousses de l’automne, pommes de pains, fleurs séchées… On crée des herbiers, des cartes de vœux, des couronnes à fixer sur la porte… Et bien sûr on n’oublie pas d’utiliser les différentes fêtes et célébrations (Halloween, Noël, Pâques…) qui aident également l’enfant à se situer dans le temps. Si on a l’espace suffisant à la maison, on peut créer une table ou une étagère qui évolue au fil des saisons.    

Au fil des années, ces différentes activités deviendront de vrais rituels pour vos enfants, leur permettant de se situer dans le calendrier. On est prêt à parier qu’elles feront aussi partie de leurs plus beaux souvenirs d’enfance !   

Si vous n’avez pas la possibilité d’être avec vos enfants le mercredi, ne vous inquiétez pas, on a pensé à tout ! Nos Maria-sitters se feront un plaisir de proposer ces activités ludiques à vos enfants pendant leur temps de garde à la maison grâce à l’offre « Je Suis »

3. Explorer la pédagogie Montessori

On ne présente plus la pédagogie Montessori, très en vogue depuis plusieurs années ! Vous êtes peut-être même déjà convaincu par ses vertus. Et pourtant… écoles trop chères, matériel à acheter, manque de temps… Vous n’avez pas réussi à la mettre en place pour vos enfants.

Cessez de vous culpabiliser et souvenez-vous qu’il faut un village pour élever un enfant. Ce qu’il vous manque, c’est la perle rare qui fera rentrer la pédagogie Montessori chez vous !

Avec notre offre d’ateliers Montessori pendant les temps de garde, les pédagogies alternatives deviennent accessibles à tous ! Un éducateur formé intervient chez vous 4 heures par semaine et propose à votre/vos enfant(s) des activités pédagogiques tout en utilisant la posture bienveillante prônée par Maria Montessori. Parfait pour occuper votre tribu le mercredi tout en vous évitant de vous déplacer !

Une belle occasion pour votre enfant de développer son autonomie et de mieux comprendre certaines notions vues à l’école à la lumière des pédagogies actives. Ces ateliers renforceront sa confiance et son estime de lui-même, tout en l’amusant.

De votre côté, après une pause bien méritée pendant la séance, vous bénéficierez des conseils d’un professionnel pour appliquer la pédagogie Montessori au quotidien : aménagement de l’espace, mise à disposition de matériel favorisant l’autonomie de l’enfant… Sûrement le coup de boost dont vous aviez besoin !

4. Prendre soin de soi en famille

Oui, le mercredi est le jour des enfants, mais on n’est pas pour autant obligé de s’oublier soi-même ! SI vous avez la chance d’être avec votre ou vos enfant(s) ce jour-là, vous pouvez organiser des moments de détente en famille pour faire le plein d’énergie pour finir la semaine.

Pourquoi ne pas découvrir le yoga ou la sophrologie en famille ? Des ateliers parent/enfant sont organisés un peu partout en France pour vous lancer si vous êtes novices. Vous y obtiendrez de précieux conseils pour reproduire certains exercices à la maison. En ce qui concerne le yoga, les postures les plus basiques peuvent être réalisées par les enfants dès 3 ans. N’hésitez pas à télécharger et imprimer des cartes de yoga des animaux pour les intéresser à coup sûr.

La sophrologie est aussi accessible aux enfants dès 4 ans, ou à partir du moment où ils sont capables de reproduire une consigne d’exercice simple. Vous pouvez retrouver les conseils d’une sophrologue sur notre blog.

Le yoga, la méditation, la relaxation ou la sophrologie sont des outils que l’on peut utiliser pour mettre en place des rituels qui apprennent aux enfants à se calmer, à maîtriser leur mouvement, leur respiration, leurs émotions. Ces moments partagés en famille vous permettront vous aussi de retrouver calme et sérénité.

Si vous trouvez votre enfant trop jeune ou peu réceptif aux exercices proposés, n’hésitez pas à lui proposer pour commencer d’autres activités de retour au calme comme le modelage ou le coloriage. Le travail des mains est aussi une forme de méditation !

5. Se retrouver en cuisine

S’il y a une activité fédératrice et capable de lier l’utile à l’agréable, c’est bien la cuisine ! Sucré ou salé, l’éventail des possibilités est infini… On peut chaque semaine se fixer un nouveau défi avec une recette à réaliser ensemble.

Cela permet de passer du temps en famille, et on travaille mine de rien un tas de compétence avec les enfants : la motricité fine (« il faut que tu casses l’œuf en séparant le blanc du jaune »), la lecture avec la recette à comprendre (« tu peux me dire s’il y a de la farine dans la recette ? »), les maths (« la recette dit ½ litre, ça fait combien en décilitres ? »), et bien sûr l’autonomie et le développement de la confiance en soi et de l’estime de soi. Les enfants sont si fiers de faire déguster à leurs proches ce qu’ils ont fait eux-mêmes !

On obtient tout en s’amusant un bon petit plat pour le dîner ou une belle pâtisserie maison pour le goûter. On commence par des gâteaux simples à réaliser avec les touts petits, comme un bon vieux gâteau au yaourt, puis au fur et à mesure des années on va pouvoir impliquer l’enfant dans le choix des recettes en lui demandant ce qu’il voudrait apprendre à faire.

C’est aussi l’occasion d’apprendre la persévérance avec les recettes les plus difficiles, qu’il va falloir réaliser plusieurs fois avant d’être vraiment satisfait du résultat. On montre à l’enfant comment accepter l’échec, en prenant du recul et en riant de la situation (« on va se casser une dent en mangeant nos cookies ! »). Bref, la cuisine, c’est l’école de la vie !

6. Travailler sur un grand projet

Ce n’est pas parce qu’on reste à la maison le mercredi qu’on ne peut pas être créatif ! Les activités isolées le mercredi c’est bien, mais pourquoi ne pas trouver un fil conducteur pour s’amuser en famille pendant plusieurs semaines ?

On peut choisir de créer un livre ou un magazine par exemple. Votre marmot est fan de petites bêtes ? Offrez-lui un appareil photo adapté à son âge, et c’est parti pour des heures passées à la recherche d’insectes à photographier ! Les mercredis suivants peuvent être consacrés au tri des photos puis aux recherches sur les petites bêtes en question : les enfants, curieux de nature, sont souvent ravis de mieux connaître les insectes (ou autres animaux), leurs habitudes, leur taille, ce dont ils se nourrissent, etc. Ensuite on réunit le tout en travaillant ensemble avec un logiciel sur tablette ou ordinateur. Au bout de quelques semaines, on peut enfin imprimer son œuvre : quel bonheur !

Planifier un projet sur plusieurs semaines permet aux enfants d’apprendre à s’organiser et à anticiper. Savoir faire preuve de patience, et ne pas se laisser impressionner par une tâche conséquente sont des atouts pour leur futur. Sans parler de tout ce temps passé avec vous, qui représente un cadeau précieux.

Dans le même esprit, on peut monter une pièce de théâtre ou réaliser un petit film. On part de la création d’une histoire, on écrit un scénario, on distribue les rôles, on crée des costumes et des décors… On peut ensuite programmer une représentation pour Noël ou pour un anniversaire, ou offrir le petit film comme cadeau à un être cher.

Un coup de pouce pour les familles en IEF

Il n’existe pas de chiffres officiels, mais en France le nombre d’enfants instruits par le biais de l’Instruction En Famille (IEF), aussi appelée homeschooling, se situerait entre 30 000 et 50 000 à l’heure actuelle. Pour les parents qui ont opté pour cette solution, il peut s’agir d’une nécessité, comme dans le cas des familles nomades ou accompagnant un enfant malade ou porteur de handicap, ou d’un choix engagé visant à éviter les VEOs, à respecter le rythme propre à chaque enfant ou à ne pas se conformer à un mode de vie imposé par la société.

Mais parfois ce choix peut venir alourdir la charge mentale des parents déjà conséquente à l’heure actuelle, puisqu’il faut à la fois endosser le rôle du parent et celui de l’enseignant… Ces familles ont parfois tendance à oublier qu’elles peuvent aussi faire le choix de la garde éducative quelques heures par semaine pour leurs enfants, même s’ils ne sont pas scolarisés, et que des aides de l’état existent pour cela.

Vous avez fait le choix de l’instruction en famille mais auriez parfois besoin d’un peu de temps et d’espace pour vous ? Vous n’êtes pas seuls ! Savez-vous que la garde éducative peut non seulement vous permettre de souffler mais aussi de rencontrer d’autres familles dans le même cas, susceptibles d’enrichir votre quotidien et celui de vos enfants ? Domissori vous propose aujourd’hui un tour d’horizon des avantages de la garde éducative pour vous.

Déléguer une partie des apprentissages

Même lorsqu’on est un super-parent en IEF, on ne peut pas être expert partout ! Chacun ses spécialités, et chacun ses failles. Certains apprentissages demandent beaucoup plus de travail et de patience à certaines personnes. Vous avez fait le tour de la numération et du système décimal en un temps record et avec un plaisir partagé par vos enfants ? Il n’en est peut-être pas de même avec l’apprentissage de la lecture ou de la géographie par exemple.

Vous savez déjà que les enfants sont des éponges, et que vous forcer à passer du temps sur un sujet peut être contre-productif. Alors pourquoi ne pas vous offrir le luxe d’une garde éducative de quelques heures par semaine à votre domicile pendant laquelle vous confierez à un intervenant la tâche qui vous enthousiasme le moins ? L’occasion pour vous d’un sas de décompression qui vous permettra de recharger vos batteries et de faire émerger de nouvelles idées d’activités pédagogiques.

Découvrir ou approfondir la pédagogie Montessori

Peut-être avez-vous comme de nombreux parents découvert les pédagogies actives telles que celle de Maria Montessori au moment de faire les premiers choix en matière d’éducation pour votre enfant. Mais après un coup d’œil aux options proposées du côté des écoles alternatives, l’idée de l’IEF s’est peut-être imposée, faute de budget !

Chez Domissori, nous pensons que ces pédagogies ne devraient pas être réservées à une seule partie de la population. C’est pour cette raison que nous proposons des ateliers Montessori pendant les temps de garde au domicile des familles, avec des éducateurs formés et expérimentés.

Quel parent en IEF n’a jamais rêvé d’avoir un interlocuteur expert en pédagogies actives à qui il pourrait poser ses questions ? Votre enfant pourrait ainsi développer ou consolider ses apprentissages à la lumière des pédagogies actives, accompagné par un intervenant utilisant la posture bienveillante prônée par Maria Montessori.

Sociabiliser votre enfant

Les personnes non-sensibilisés au principe de l’IEF pensent souvent que les enfants risquent de manquer de sociabilisation en restant à la maison. Pourtant les parents adeptes du homeschooling ont l’habitude de multiplier les occasions pour leurs enfants de rencontrer leurs pairs grâce aux rencontres organisées par les différents groupes autour de l’IEF. Cependant cette mission est plus ou moins aisée selon les régions !

Les prestations pédagogiques en garde partagée peuvent vous permettre de rencontrer d’autres familles proches de chez vous, permettant ainsi à votre enfant d’évoluer au sein d’un petit groupe d’enfants quelques heures par semaine. Il peut ainsi multiplier les expériences d’interaction sociale tout en conservant les bénéfices de l’école à la maison. Et, point non négligeable, ce système de garde partagée permet d’appliquer un tarif inférieur à celui de la garde simple pour vos prestations à domicile.

Lui offrir l'expérience de l'immersion linguistique

En IEF, vous avez un luxe que tous les autres parents vous envient : pouvoir voyager en dehors des périodes de vacances scolaires (et donc moins cher ) pour faire découvrir le monde à votre tribu ! Pourquoi ne pas commencer à préparer dès maintenant vos futures vacances à l’étranger en organisant pour votre enfant des ateliers d’immersion linguistique à la maison ?

Nos équipes support sont à votre écoute pour vous proposer un intervenant natif d’un pays où est parlée une autre langue. Pendant nos gardes en immersion, la règle est simple mais efficace : on ne parle pas français jusqu’au départ de l’éducateur !

Pendant ces quelques heures passées avec votre enfant, l’intervenant lui proposera des activités ludiques, créatives ou de vie pratique en fonction de ses goûts, tout en lui parlant dans sa langue natale. L’esprit absorbant de votre enfant fera le reste du travail…

Ouvrir un dialogue pédagogique

On peut parfois se sentir seul lorsqu’on pratique l’IEF. Les groupes de discussion sur Internet ne suffisent pas toujours à nous rassurer sur nos problématiques.

En souscrivant à une offre d’ateliers éducatifs, vous faites rentrer dans votre vie et dans celle de votre enfant une personne formée et surtout passionnée par les pédagogiques alternatives, et donc bien placée pour comprendre vos choix d’éducation. De quoi vous sentir épaulé et écouté !

En plus de sa prestation auprès votre enfant, votre éducateur peut vous accompagner dans la mise en place d’un environnement montessorien à la maison, pour plus de continuité pédagogique. Il partagera avec vous ses astuces et conseils pour accompagner au mieux votre enfant dans le développement de son plein potentiel. Ces échanges enrichissent aussi l’éducateur !

Résoudre un blocage

On a beau être à l’écoute de son enfant et lui donner le meilleur de soi-même, on doit parfois faire face à un blocage pédagogique qu’on n’arrive pas à résoudre.

Pour cela un regard extérieur est parfois nécessaire, pour retirer le côté affectif et émotionnel de l’apprentissage en question. Votre enfant peut parfois avoir peur de vous décevoir… N’hésitez pas à solliciter une aide extérieure !

Avec son recul et son expérience, un éducateur peut vous donner le coup de pouce nécessaire pour vous aider à comprendre le blocage. Après avoir fait connaissance avec votre enfant et déterminer son profil d’apprentissage, il vous fournira les outils pour aborder la problématique de manière différente grâce aux pédagogies actives.

Avoir enfin du temps pour soi !

Même si faire l’école à la maison pour votre/vos enfant(s) est un choix que vous avez fait et que vous êtes heureux de partager votre quotidien avec eux, vous avez aussi le droit de rêver parfois d’un peu de silence…

Avec les ateliers éducatifs à domicile, vous avez l’occasion de vous octroyer un peu de temps pour vous pendant la journée, pour prendre vos rendez-vous, travailler au calme ou tout simplement vous reposer ! Vous partez en toute sérénité, sachant que vos enfants sont accompagnés par un expert bienveillant en accord avec vos principes d’éducation.

De plus, grâce à l’Ed’solidaire de Domissori qui permet de cumuler le Complément de Mode de Garde de la CAF, le crédit d’impôts et une aide d’Educ-up, votre facture pour l’offre d’ateliers pédagogiques « Je fais » ou de baby-sitting bienveillant (possible en immersion linguistique) « Je suis » peut être jusqu’à 100% remboursée.

6 caractéristiques de l’environnement préparé Montessori

Dans la pédagogie Montessori on ne parle pas d’école maternelle, mais de Maison des Enfants. On ne parle pas d’élèves, mais d’enfants. On ne parle pas de professeur des écoles, mais d’éducateur. Et on ne parle pas de classe, mais d’ambiance ou environnement préparé(e).

La notion d’environnement préparé est fondamentale dans la vision montessorienne. Il s’agit d’une matérialisation concrète de ce que nous avons compris des grands principes de psychopédagogie de Maria Montessori. Le terme de classe serait trop réducteur pour parler du lieu qui accueillera le développement du potentiel humain dans toutes ses dimensions !

Contrairement à certaines idées reçues, rien n’est laissé au hasard dans l’environnement préparé Montessorien. Oui, les enfants évoluent librement au sein de cet espace, mais dans un cadre soigneusement préparé, précis et riche. Alors de quels outils disposent l’éducateur pour imaginer sa future ambiance ? Quels pièges doit-il éviter pour ne pas entraver le développement naturel de l’enfant ? Quelles sont les caractéristiques de l’environnement préparé Montessorien ?

L’environnement préparé doit être complet

C’est un des critères définis par l’AMI pour être une école Montessori digne de ce nom : l’ambiance doit mettre à la disposition l’ensemble du matériel destiné aux enfants du plan de développement qu’elle accueille, complet et en bon état. Maria Montessori a elle-même étalonné scientifiquement l’ensemble du matériel proposé aujourd’hui dans les écoles Montessori, reprenant notamment les travaux d’Edouard Seguin et Jean Itard.

A la Maison des Enfants doivent être disposés sur les étagères le matériel de vie pratique, le matériel sensoriel, le matériel de langage et de mathématiques. Ces aides au développement suivent un processus précis que doit respecter l’éducateur lors de ses présentations. Il est donc indispensable qu’il les ait toutes à sa disposition.

Du matériel peut être rajouté s’il représente une réelle aide au développement de l’enfant et s’il respecte les critères principaux du matériel Montessori : le matériel doit être en exemplaire unique dans l’environnement préparé et pouvoir être présenté à l’enfant de manière individuelle. Il doit inviter à la répétition, à l’autonomie et au raffinement du mouvement. C’est le cas notamment avec le matériel d’art ou de botanique.

Mais point trop n’en faut ! Rajouter du matériel risque de gêner la concentration de l’enfant. L’éducateur Montessori doit se retenir d’y rajouter du matériel didactique. Selon Maria Montessori :

« Le matériel doit être limité en qualité et en quantité. »

L’environnement préparé doit être ordonné

L’ordre est extrêmement important pour les enfants en bas âge. Ils ont besoin de repères et de rituels. Les adultes doivent garder en tête que la période sensible de l’ordre les aide dans leur développement en les poussant à classer les choses qui les entourent.

L’ordre dans l’environnement préparé aide l’enfant dans son développement psychique. Il lui permet de faire face à son propre désordre intérieur d’être en construction. Il lui permet de se repérer dans l’ambiance, favorisant le libre-choix et le travail autonome.

« Les enfants de nos écoles sont libres, mais l’organisation y est nécessaire : une organisation plus serrée que dans les autres écoles, et qui doit permettre aux enfants d’être libres de travailler. »

L’ordre est présent partout dans l’ambiance. Le matériel est réparti en quatre aires distinctes et séparées : l’aire de vie pratique, l’aire du matériel sensoriel, l’aire des mathématiques et l’aire du langage. Au sein même de ces quatre aires, le matériel est disposé selon une progression logique. Dans chaque boite ou plateau de matériel, tout doit être propre et ordonné. Pour les activités complexes, le matériel est disposé par ordre d’utilisation pour favoriser le développement de l’esprit logique.

L’ordre passe aussi par les présentations, pendant lesquelles on met en avant le début (inviter l’enfant, nommer le matériel), le milieu (la présentation en elle-même) et la fin (ranger le matériel sur l’étagère). Les rituels qui rythment la journée à la Maison des Enfants aide aussi l’enfant dans la construction de son ordre intérieur. Quand on vous dit que rien n’est laissé au hasard !

L’environnement préparé doit être adapté à l’enfant

Saviez-vous que c’est à Maria Montessori qu’on doit les petites chaises et les petites tables présentes dans toutes les écoles aujourd’hui ? Avant elle, les élèves de maternelle devaient s’adapter aux tables des écoles élémentaires, plus hautes et trop lourdes pour eux.

Le matériel proposé dans l’ambiance, et notamment le mobilier, doit être adapté à la taille et à la force des enfants. Ils doivent pouvoir être capables de déplacer leurs tables et leurs chaises, prendre eux-mêmes le matériel sur les étagères, suspendre leurs manteaux seuls en arrivant à l’école… Les objets de la vie courante (verres, balayettes, pelles…) doivent aussi être adaptés à leur taille.

Pour ne pas entraver l’enfant dans son développement, l’environnement préparé doit répondre au besoin de mouvement de l’enfant. Il a donc besoin d’espace, car le développement de son esprit est intimement lié à au mouvement.

Cet environnement adapté à l’enfant soutient le développement de l’indépendance et de l’autonomie puisque l’enfant n’a pas besoin de l’adulte pour porter, attraper ou se servir du matériel.

L’environnement préparé doit être agréable

Pour que l’enfant soit attiré par le matériel et qu’il se sente bien dans l’ambiance, celle-ci doit être esthétique et lumineuse. L’esthétisme montessorien ressemble à celui du Japon : la beauté dans la simplicité, avec des matières premières de qualité et un esprit minimaliste. La plupart du matériel Montessori est fabriqué en bois, car cette matière est noble et dure dans le temps. La décoration doit rester épurée, on conseille de ne pas trop surcharger les murs. Cette simplicité repose l’esprit mais laisse émerger la pensée. Pour l’ambiance comme pour le comportement de l’adulte, on met le meilleur à disposition de l’enfant.

L’ambiance doit aussi être spacieuse puisque que le travail des écoles Montessori encourage la liberté : le libre-choix, le mouvement libre et la libre circulation ! Certaines activités nécessitent beaucoup d’espace : il faut 8 mètres devant soi pour dérouler la « chaîne de 1000 » de l’aire des mathématiques. Les enfants ont besoin d’espace pour installer leurs tapis au sol pour certaines activités (jusqu’à 4 tapis nécessaires pour les opérations du système décimal !).

« C’est pour cela qu’il faut autant d’espace libre que celui que tous les enfants occupent lorsqu’ils sont assis, afin de faciliter le déplacement des personnes et des objets ».

L’enfant doit se sentir chez lui à la Maison des Enfants. C’est sa deuxième maison !

L’environnement préparé doit contenir des objets de la vie réelle

En ce qui concerne la vie quotidienne des enfants dans l’ambiance ainsi que l’aire de vie pratique, on doit mettre à leur disposition de vrais objets et non des objets à toute épreuve destinés aux bambins. Pas de gobelets en plastique à la Maison des Enfants, mais de vrais verres et de vraies carafes, cassables.

« Les meubles des enfants, tables et chaises, doivent être légers, non seulement pour être transportés facilement par des bras enfantins, mais parce que leur fragilité même devient éducative. C’est par la même raison qu’on donne aux enfants des assiettes de céramique, des verres de cristal, des vase friables. En effet, ces objets sont les dénonciateurs des mouvements brusques, maladroits, inéduqués. »

On offre à l’enfant l’occasion de manipuler des objets de son environnement culturel, comme un lien entre la maison et l’école. Comme à la maison, lorsqu’on casse quelque chose, on utilise une pelle et une balayette pour ramasser.

Les objets de la vie réelle, en particulier les objets cassables, fournissent un aspect qu’on appelle « dénonciateur de l’erreur » dans le jargon Montessori. L’objet fragile dénonce l’utilisation inadéquate et appelle à un effort de précision chez l’enfant. Parfait pour le travail du raffinement du mouvement !

L’environnement préparé doit être vivant

Le lieu qui accueille des enfants pour une éducation « comme une aide à la vie » se doit de laisser s’épanouir celle-ci.

Malgré les exigences d’ordre, l’ambiance préparée ne doit pas non plus rester figée. C’est avant tout une maison qui doit avoir une âme et vivre. L’éducateur doit savoir la faire évoluer au fil de l’année et des saisons, mais subtilement pour ne pas déboussoler les enfants.

Un avantage non négligeable pour une équipe pédagogique est de pouvoir proposer aux enfants un espace extérieur qu’ils auront l’occasion d’aider à entretenir. Rien de tel pour célébrer la vie. A défaut, la nature doit être présente dans l’ambiance avec des végétaux à l’intérieur. Composer un bouquet, entretenir les plantes ou se préparer un encas fruité font partie des activités proposées aux enfants des écoles montessoriennes.

Comme dans tous les lieux de vie, on doit apprendre les règles de la vie en communauté pour une ambiance harmonieuse. Dès le début de l’année, ces règles sont transmises aux enfants grâce à des exercices préliminaires de vie pratique (pour apprendre à déplacer sa chaise sans bruit ou communiquer à voix basse) et des saynètes de « grâce et courtoisie » jouées par l’éducateur et son assistant. En montrant aux enfants ce qu’il faut faire ou ne pas faire, on leur apprend les codes du vivre-ensemble.

L’environnement préparé montessorien est un lieu où l’on attache autant d’importance à ce que l’on peut apporter à l’enfant en termes d’expériences qu’à ce qu’il faut éviter pour ne pas entraver son développement naturel.

Le mot « travail » est souvent un mot très positif dans la bouche des enfants des écoles Montessori, car on n’oppose pas le travail à la vraie vie dans la vision de Maria Montessori, qui voyait l’éducation « comme une aide à la vie ». Dans une ambiance Montessori, cirer des chaussures, se préparer un encas, laver le linge, prendre soin des plantes… fait partie du « travail » des enfants.

Comme on essaie dans les écoles de créer du lien avec la vie quotidienne à la maison pour les enfants, on peut aussi facilement créer chez soi une continuité avec la vie à l’école. L’environnement préparé est une notion adaptable au sein des foyers : faire en sorte que les objets soient accessibles et adaptés à l’enfant, ne pas entraver son besoin de mouvement en exploitant au mieux l’espace dont on dispose, l’impliquer dans les tâches de la vie quotidienne dès le plus jeune âge, le laisser s’habiller seul le plus tôt possible… Tous ces principes peuvent être mis en place par les parents à la maison. Il suffit d‘un peu de patience, et de faire confiance à votre enfant !

Sources

Maria Montessori, Pédagogie scientifique Tome 2, Editions Desclée de Brouwer ; Paris, 2007.
Maria Montessori, Le manuel pratique de la méthode Montessori, Editions Desclée de Brouwer ; Paris, 2016.
Maria Montessori, L’esprit absorbant de l’enfant, Editions Desclée de Brouwer, Paris, 2010.

8 critères pour bien choisirson école Montessori

En 10 ans, le nombre d’établissements scolaires hors contrat a augmenté de près de 110 % en France. Leurs effectifs sont encore amenés à augmenter dans le futur au vu des lois visant à limiter l’instruction en famille.

La plupart de ces écoles alternatives se disent issues de la pédagogie Montessori. Discours marketing pour répondre à un effet de mode ou réelle envie de mettre en pratique les découvertes du docteur Maria Montessori ? Pour les parents, il est parfois difficile de le savoir… Alors comment choisir une école alternative pour son enfant ? Comment être sûr(e) qu’il s’agisse d’une « vraie » école Montessori ? Domissori vous aide à y voir plus clair.

Les caractéristiques énoncées par l’AMI

L’Association Montessori Internationale a listé les caractéristiques essentielles qui font d’une école une réelle ambiance Montessori. Les voici :

Un groupe d’enfants nombreux…

C’est une idée reçue courante en ce qui concerne les écoles Montessori : les enfants y seraient « mieux suivis » car les effectifs y seraient faibles. C’est faux ! Maria Montessori préconisait que la classe soit nombreuse. Une ambiance compte en général une trentaine d’enfants. Ils étaient même une soixantaine lors de l’ouverture de la première Maison des Enfants à Rome en 1907 !

Ce groupe nombreux permet que l’activité soit suffisamment dense au sein de l’ambiance, permettant ainsi aux enfants de multiplier les interactions sociales, de développer leur autonomie, leur indépendance et leur concentration.

« Quand la classe est nombreuse, les différences de caractères se révèlent mieux, et les expériences sont plus faciles. Elles viennent à manquer quand les enfants sont peu nombreux. Or le plus grand perfectionnement d’une classe survient grâce aux expériences sociales. »

perfectionnement d’une classe survient grâce aux expériences sociales. »

…et d’âges mélangés !

Pas de Montessori sans mélange des âges ! Cette notion est essentielle dans une ambiance Montessori. Les enfants de 3 à 6 ans font partie du même plan de développement selon Maria Montessori, ce qui leur permet d’être proche malgré leur différence d’âge. Idem pour les 6-12 ans !

L’activité des plus grands est un moteur naturel chez les plus jeunes, qui apprendront parfois simplement en les regardant faire. Et cette relation n’est pas à sens unique ! Les enfants plus âgés s’enrichissent aussi au contact des plus jeunes en consolidant leurs connaissances, ravis de pouvoir leur montrer « leur petit patrimoine de sciences » comme le disait Maria Montessori.

Les enfants doivent idéalement être répartis de manière homogène entre les âges. A la Maison des Enfants, l’équivalent de l’école maternelle, il devrait y avoir une dizaine d’enfants ayant entre 3 et 4 ans, une dizaine entre 4 et 5 ans et une dizaine entre 5 et 6 ans.
Bien sûr, si l’école qui vous intéresse vient d’ouvrir, pas de panique si ce critère n’est pas respecté ! Une école Montessori peut accueillir une dizaine d’enfants lors de sa première année d’exercice.

L'ensemble du matériel Montessori

Une école qui accueille des enfants d’âges différents doit pouvoir leur proposer l’ensemble du matériel étalonné scientifiquement par Maria Montessori, qui n’avait rien laissé au hasard en ce qui concerne ce qu’elle appelait les « aides au développement de l’enfant« .

« L’instrument scientifique doit être construit suivant un critérium d’exactitude. De même que les lentilles du physicien sont construites d’après des lois de réfraction de la lumière, de même l’instrument pédagogique doit être construit d’après les manifestations psychiques de l’enfant. »

Les quatre aires (vie pratique, aire des mathématiques, du matériel sensoriel et du langage) doivent être présentes dans l’ambiance, ainsi que du matériel lié à la musique, à l’art, à la botanique… Le tout complet, en bon état et en exemplaire unique.

Le cadre dans lequel évolue les enfants, appelé environnement préparé dans la pédagogie Montessori, doit être ordonné, clair et spacieux pour qu’ils puissent y évoluer librement et s’y construire.

Des plages de travail suffisantes

Dans une école Montessori, on estime que les enfants doivent disposer de cycles d’activité compris entre deux heures et demi et trois heures.

« Pour assurer la constance de cette attitude et pour que la personnalité continue à se développer, il est nécessaire qu’un véritable travail soit accompli tous les jours. »

L’enfant doit avoir du temps devant lui pour pouvoir choisir une activité, l’investir puis la répéter, car c’est du processus de la répétition qu’émerge la concentration.
Il y a une règle d’or pour les enfants comme pour les adultes : on n’interrompt pas un enfant qui travaille ! C’est pour cela que la récréation n’est en général pas de mise dans une ambiance Montessori. Elle n’est pas forcément utile car l’enfant travaille à son propre rythme tout en étant libre de ses mouvements.

Des temps collectifs existent bien sûr dans les écoles Montessori, mais il s’agit de regroupements en début ou fin de demi-journée, pour des temps de lecture, de musique, ou de présentation de saynètes de Grâce et Courtoisie par les éducateurs, visant à apprendre le vivre ensemble aux enfants.

Un éducateur formé

S’il n’y avait qu’un seul critère à retenir, ce serait celui-ci. Plus important encore que le matériel, l’espace ou le nombre d’enfants, l’éducateur tient un rôle central car il est le garant de l’application de la philosophie de Maria Montessori : respect de l’Enfant et de ses périodes sensibleséducation sensorielleliberté de mouvement, encouragement de l’autonomie…

La plupart des écoles exigent un diplôme reconnu par l’Association Montessori Internationale, qui est un gage de la formation reçue par l’éducateur : il doit avoir de solides connaissances théoriques des principes de psychopédagogie de Maria Montessori, ainsi que du matériel et de son utilisation. Il reçoit également une formation pratique en tant que stagiaire dans une école Montessori, où il apprend l’art de la présentation du matériel ainsi que le soin de l’ambiance.

Le travail des adultes d’une école Montessori est généralement réparti entre un éducateur et un assistant formé à cette pédagogie, mais l’équipe éducative peut aussi être composée de deux éducateurs.

D’autres atouts non-négligeables

Un espace extérieur

La nature est également très présente dans la pédagogie de Maria Montessori, qui déplorait le manque de contact des enfants avec l’extérieur et faisait l’éloge du scoutisme…

« Le plus important, c’est de libérer l’enfant des liens qui l’isolent dans la vie artificielle des villes. »

Ce n’est pas toujours le cas, en particulier dans les écoles citadines, mais un espace extérieur est grandement appréciable. Quoi de mieux que de faire l’expérience de la culture ou de la botanique avec un petit potager qu’on soigne au quotidien ?

Si l’école ne dispose pas de son coin de verdure à l’extérieur, les éducateurs doivent essayer de rendre la nature présente par tous les moyens à l’intérieur avec de nombreuses plantes que les enfants pourront soigner chaque jour, des bouquets sur les tables… Ils devront aussi prévoir des sorties tout au long de l’année, au fil des saisons.

Une ambiance bilingue

Il est courant dans les ambiances Montessori de travailler en équipe bilingue, avec un éducateur francophone et un assistant anglophone par exemple.

Le bilinguisme est vécu par l’enfant comme une expérience quotidienne, car la personne qui n’est pas francophone n’est pas autorisée à parler français dans l’ambiance : les enfants savent qu’ils doivent s’adresser à elle dans sa langue. Cette personne enrichit chaque jour la vie des enfants avec des lectures, chansons et présentation d’activité Montessori dans sa langue natale.

Un tarif abordable

Un tarif abordable

C’est malheureusement le plus gros défaut des écoles Montessori en France : il s’agit pour la plus grande majorité d’écoles hors contrat, c’est-à-dire qu’elles ne reçoivent aucune aide financière de l’état. Ces écoles ont donc besoin des contributions financières des familles pour exister, ce qui explique leurs tarifs élevés : il faut compter entre 5000 et 10 000 euros l’année selon la position géographique de l’école.

Quelques rares écoles Montessori ont la chance de travailler sous contrat avec l’état. Il s’agit pour la plupart d’écoles de l’enseignement privé catholique. Les frais de scolarité y sont bien plus bas, mais les places sont rares, mieux vaut être patient !

Certaines écoles ont développé des systèmes de frais de scolarité basés sur le quotient familial, pour permettre une plus grande mixité sociale. C‘est le cas notamment du réseau d’écoles Montessori 21, principalement présent en région parisienne.

Si comme beaucoup de français vous êtes attiré par la pédagogie Montessori mais n’avez pas les moyens d’inscrire votre enfant dans une de ces écoles, sachez que des alternatives existent ! Domissori travaille jour après jour à démocratiser cette pédagogie en la rendant accessible à toutes les familles, en profitant des temps de garde extra-scolaires pour proposer des ateliers pédagogiques animés par des éducateurs Montessori au domicile des familles. Ce service de garde d’enfant innovant peut aussi vous permettre d’assurer une continuité pédagogique entre l’école Montessori de votre enfant et son mode de garde pour le mercredi notamment. 

Nous espérons vous avoir aider à comprendre ce qui fait d’une école une école Montessori avec les critères énumérés ci-dessus. Mais ne perdez pas de vue qu’il n’y a pas d’école parfaite et que la scolarité de votre enfant est avant tout une aventure humaine ! Dialoguez avec l’équipe pédagogique, exprimez vos attentes, écoutez votre ressenti.

Vous seul pouvez savoir si une école correspond à votre enfant et aux valeurs de votre famille. Vous devez être à l’aise avec les personnes qui prendront soin de votre enfant, afin de créer une véritable équipe éducative enseignants-parents.

Sources :

Maria Montessori, L’Esprit absorbant de l’Enfant, Editions Desclée de Brouwer, Paris, 2010.

Maria Montessori, L’Education élementaire (Pédagogie scientifique Tome 2), Editions Desclée de Brouwer, Paris, 2007.

Maria Montessori, La Découverte de l’Enfant (Pédagogie scientifique Tome 1), Editions Desclée de Brouwer, Paris, 2016.

L’éveil musical : une activité essentielle pour le développement de votre enfant

Nous sommes tous des musiciens, équipés de cordes vocales, d’un cœur qui bat, et comme les oiseaux nous chantons quand nous sommes heureux et gazouillons dès le plus jeune âge.

Crystel, musicienne et pédagogue, nous explique aujourd’hui pourquoi la musique est un outil précieux pour éveiller et stimuler nos enfants dès le plus jeune âge.

Un beau cadeau pour son avenir

Participer avec votre enfant à un atelier d’éveil musical, c’est vous immerger dans un bain de sons, rythmes, découvrir l’alphabet musical, jouer avec de vrais instruments, aiguiser votre oreille.

La langue française est une langue dont les fréquences sont assez basses. Ce qui explique les difficultés d’apprentissage de nouvelles langues, l’oreille n’étant pas habituée à des fréquences plus hautes comme celles émises par la langue anglaise.

Habituer votre enfant dès le plus jeune âge à écouter et chanter des chansons en langue étrangère avec une diversité d’instruments aux timbres variés, c’est lui permettre d’affiner son ouïe et faciliter son accès au langage.

Si dans votre famille plusieurs origines coexistent, mettez à profit cette richesse culturelle pour imprégner votre enfant dès le plus jeune âge de musiques et comptines de là-bas.

Une astuce pour bien les mémoriser : chantez toujours au minimum trois fois la chanson, lentement, si possible en associant le geste au chant, et ne vous privez pas d’une dernière répétition au moment du coucher.

Une activité adaptée aux tout-petits

Le tout-petit aime naturellement chanter et danser, c’est pour lui un univers chaleureux et vivant dans lequel il peut s’exprimer avec tous ses sens. Les cordes du ukulélé vibrent, la flûte ulule comme le hibou, le bâton de pluie l’émerveille et il court avec plaisir faire tinter les cloches colorées ou jouer sa musique au xylophone.

Ce n’est pas un hasard si on utilise le terme « jouer de la musique ». La musique a tous les ingrédients pour devenir son jeu favori : les découvertes sont nombreuses, les instruments d’éveil musical d’aujourd’hui particulièrement bien adaptés à ses petites mains, les musiciens ont développé avec créativité des activités qui suscitent leur intérêt.

Connaissez-vous monsieur Métronome qui donne le rythme ? Connaissez-vous l’arc-en-ciel des couleurs et le bruit de ses notes ? Savez-vous ce qui fait « Boum Boum » dans votre corps et rythme vos pas, votre vie ? Autant de petits jeux narratifs qui vont faire prendre conscience à votre enfant des notions musicales d’aigu, de grave, de rythme, de nuances qui l’accompagnent au quotidien (le chant des oiseaux, le tic-tac des horloges, le « PinPon » du camion de pompier, le chant du thé qui s’écoule de la théière, oui, tout a une musique).

Un chemin vers l'autonomie

L’enfant, apprenant par mimétisme, va toucher du doigt des compétences importantes : maîtriser son geste (et oui il peut découvrir qu’il n’a pas besoin de taper aussi fort pour émettre un joli son), découvrir sa voix, écouter celle des autres, jouer en groupe, attendre un tout petit peu son tour, éprouver toute une gamme d’émotions, faire comme et aussi bien que les grands, ranger les instruments, se concentrer, progresser. Sans oublier le sens du rythme et de l’harmonie propres à tous les musiciens en herbe.

Les enfants qui fréquentent un atelier d’éveil musical trouvent un autre moyen d’expression, et pour les natures timides, cela peut être libérateur !

Des souvenirs magiques

Le plus important étant les souvenirs indélébiles que ses premières expériences musicales vont graver en lui. « Tu te rappelles quand on chantait  à tue-tête ‘ Le lion est mort ce soir ? ‘, j’adorais piocher le triangle dans le sac d’instrument. L’atelier d’éveil musical j’y allais en courant, une fois on a même inventé une chanson sur ma mamie ou pour mon anniversaire, j’adorais la ronde à la fin ! ».

Ces bonnes vibrations emmagasinées pendant la petite enfance en feront des adultes plus heureux et épanouis, et tous les indices récoltés seront un accès à une meilleure connaissance de lui-même.

Bien choisir son atelier

Avant 6 ans, et l’âge d’acquisition de la lecture, la notion d’éveil est capitale. L’approche doit rester ludique, sans pression ni attente de résultats, l’apprentissage théorique précoce risque de dégoûter l’enfant démotivé par une approche trop rigide et scolaire.

Vous avez choisi le bon atelier d’éveil musical si :

. Votre enfant ne veut pas en partir.
. Votre enfant veut y revenir.
. Votre enfant prolonge les réjouissances en jouant à la maison ou en faisant la démonstration de ce qu’il appris à ses copains.

Sinon, fuyez, la petite enfance doit rester ce terrain de jeu privilégié pour expérimenter la joie de vivre !

Crystel Rahamefy anime des ateliers d’éveil musical parents-enfants :

Où ? 7, rue des cinq diamants 75013 PARIS
Quand ? Tous les samedis à 10h15
Tarif : 30 euros TTC le duo un parent + un enfant

Réservations et informations sur son site ou par mail.

Possibilité d’intervention dans les structures petite enfance et jeunesse.

Les périodes sensibles 2/2

Nous avons eu le plaisir la semaine dernière de revenir pour vous sur les périodes sensibles, une des découvertes fondamentales de Maria Montessori. Continuons ensemble aujourd’hui notre tour d’horizon avec la période sensible des perceptions sensorielles, du langage, du développement social, pour finir sur celle des petits objets. Elles représentent un savoir utile pour les parents, pour peu qu’on apprenne à reconnaitre leurs manifestations et qu’on fasse en sorte de les respecter.

Retrouvez la première partie de cet article ici

La période sensible des perceptions sensorielles

C’est une notion fondamentale dans la pédagogie Montessori : l’enfant découvre le monde à travers ses perceptions sensorielles.

Le fœtus est protégé dans le ventre de sa mère et ses impressions sont atténuées. Mais la naissance est un choc pour lui qui découvre en même temps toutes les sensations : bruits, odeurs, différence de température, faim, apesanteur… Pour s’orienter dans ce monde nouveau pour lui, le nouveau-né va être guidé par cette période sensible afin de s’imprégner et classer ces sensations.

Le nourrisson va ensuite rapidement attraper tout ce qu’il peut et tout porter à sa bouche pour découvrir le monde. Offrons-lui dès le plus jeune âge des expériences sensorielles. Pour cela pas besoin de matériel onéreux ! Laissons le bébé expérimenter la sensation de ses pieds nus sur l’herbe, faisons-lui sentir l’odeur des aliments ou des herbes aromatiques en cuisinant… Puis offrons très tôt au jeune enfant la possibilité de manipuler les objets de la vie quotidienne. Quand il aura assez explorer son monde, il sera en mesure de construire des images mentales qui lui permettront progressivement de passer du concret à l’abstraction.

Comme la période sensible du mouvement, avec laquelle elle est intimement liée, la période sensible des perceptions sensorielles se décompose en deux phases : le développement des perceptions de 0 à 3 ans puis leur raffinement jusqu’à l’âge de cinq/six ans.

La période sensible du langage

Le langage de l’enfant connaît comme son mouvement un développement fulgurant dans les premières années de vie de l’enfant.

Dès ses premières semaines de vie, le nourrisson reconnaît les voix de ses parents et s’y intéresse particulièrement. Vers 6 mois, il va commencer à absorber le langage présent dans son environnement. Les balbutiements apparaissent, puis il prononcera ses premiers mots intentionnels vers son premier anniversaire. Vers 18 mois, il comprend que chaque objet a un nom particulier. Il développe son vocabulaire jusqu’à l’explosion du langage oral que Maria Montessori situe vers l’âge de deux ans.

Ses progrès sont fulgurants, pourtant personne ne lui enseigne à parler. Il lui suffit de vivre, soutenu par cette période sensible essentielle.

Il ne faut pas sous estimer cette période sensible et la puissance de la frustration que l’enfant peut ressentir avant de réussir à se faire comprendre. Elle est à l’origine de beaucoup de crises dans la petite enfance :

« La période pendant laquelle l’intelligence a beaucoup d’idées et où elle est incapable de les communiquer parce qu’elle ne sait pas s’exprimer par le langage, est une période dramatique dans la vie de l’enfant ; elle lui apporte les premières désillusions de la vie. Dans son subconscient, il essaie de toutes ses forces de s’exprimer. »

Mais c’est aussi cette frustration qui motivera l’enfant dans ses apprentissages ! L’enfant va continuer à absorber le langage, et sa période sensible accompagnera une nouvelle explosion, celle du langage écrit, vers l’âge de quatre ans et demi.

Cette période sensible accompagnera l’enfant jusqu’à l’âge de six ou sept ans où il vivra une troisième explosion, celle de l’exploration de la grammaire. C’est pour cette raison qu’on aborde la nature des mots à partir de 5 ans et demi dans les écoles Montessori. Il s’agit encore d’une occasion à ne pas rater !

La période du développement social

Cette période sensible ne connaît pas d’explosion comme nous avons pu le voir auparavant, mais accompagne l’enfant de manière très progressive jusqu’à ses six ans.

A sa naissance, l’enfant n’est pas encore construit psychiquement, donc bien loin de s’intéresser aux comportements sociaux de son espèces.
Jusqu’à l’âge de deux mois, le nouveau-né ne réalise même pas qu’il est un être indépendant de sa mère ! Il est un embryon psychique selon Maria Montessori, et doit se construire avant de pouvoir devenir un embryon social à l’âge de trois ans. C’est grâce à la période sensible du développement social qu’il va pouvoir, à partir de cet âge-là, développer des comportements sociaux appropriés pour pouvoir plus tard entrer en relation avec ses pairs et vivre en harmonie avec eux.

Le nombre d’enfants par classe est une des fausses croyances répandues concernant les écoles Montessori. On pense souvent que les enfants sont moins nombreux que dans le système classique. Pourtant Maria Montessori insiste sur le groupe nombreux. La première Maison des Enfants à San Lorenzo comptait même une soixantaine d’enfants !

« Quand la classe est nombreuse, les différences de caractère se révèlent mieux et les expériences sont plus faciles. (…) Le plus grand perfectionnement d’une classe survient grâce aux expériences sociales. »

Le mélange des âges est aussi selon elle important pour soutenir cette période sensible. Les plus jeunes apprennent beaucoup au contact des plus grands, et les plus grands renforcent leurs connaissances en aidant les plus petits.

La période sensibles des petits objets

Entre l’âge de 15 mois et celui de trois ans, l’enfant devient sensible aux petits objets qui l’entourent, aux touts petits détails qu’il va rechercher dans son environnement.

« Dès le début de sa seconde année, l’enfant n’est plus attiré avec la fascination propre aux périodes sensibles par les choses clinquantes, par les couleurs vives, mais plutôt par de petites choses qui nous échappent. On dirait que ce qui l’intéresse, c’est l’invisible : ce qui se trouve aux confins de la conscience.»

L’œil de l’enfant entre dans une nouvelle phase de maturité et il a maintenant la capacité de changer de focale entre la vision globale des choses et la vision fine. Un nouveau monde s’offre à lui ! Il va être prendre un plaisir intense à percevoir les petites poussières qui volent dans une pièce et que l’on perçoit quand il y a un rayon de soleil qui la traverse, un grain de riz coincé entre deux lattes d’un parquet, ou encore les petits insectes qui ont une taille quasi-microscopique.

A nouveau, la patience est de rigueur chez les parents et les éducateurs… Laissons l’enfant libre d’explorer le monde, offrons-lui du temps, et apprenons à partager sa joie. Pour nous il s’agira sans doute seulement d’un tout petit caillou, mais pour lui il s’agit d’un trésor, ne l’oublions pas !

Pour aller plus loin :

Maria Montessori, l’Enfant, nouvelle édition, aux éditions Desclée de Brouwer.

Maria Montessori, l’Esprit Absorbant de l’Enfant, aux éditions Desclée de Brouwer. 

Les périodes sensibles 1/2

Si vous vous intéressez au développement de l’enfant, vous avez sans doute déjà entendu parlé des périodes sensibles. Cette notion fait partie des découvertes majeures de Maria Montessori au sujet de l’enfance et est un pilier de la pédagogie qu’elle a développée. Nous vous proposons aujourd’hui de mieux les connaître, de vous aider à comprendre leur utilité et d’apprendre à reconnaître leurs manifestations. Tout un programme !

Maria Montessori a emprunté le terme de périodes sensibles au botaniste néerlandais Hugo de Vries qui avait mis en évidence une sensibilité particulière à la lumière chez la jeune chenille, qui permet de la guider vers les feuilles les plus appropriées à sa croissance. Pourtant une fois adultes, les chenilles deviennent indifférentes à la lumière. De la même façon, le jeune enfant va connaître au cours de ses six premières années des sensibilités particulières qui l’aideront à se développer.

Qu’est-ce qu’une période sensible ?

Maria Montessori décrit les périodes sensibles ainsi dans son livre L’Enfant :

« Il s’agit de sensibilités spéciales, qui se trouvent chez les êtres en voies d’évolution, c’est-à-dire dans les stades de l’enfance. Elles sont passagères et se limitent à l’acquisition d’un caractère déterminé. Une fois ce caractère développé, la sensibilité cesse. »

En d’autres termes, les périodes sensibles sont des laps de temps pendant lesquels le jeune enfant sera particulièrement sensible à certains aspects de son milieu, lui permettant de développer une capacité naturellement et sans effort conscient. Elles prouvent que le développement psychique n’arrive pas au hasard. Certains instincts dirigent l’enfant dans son développement en restant (presque) invisibles à nos yeux.

A quoi servent les périodes sensibles ?

Elles vont permettre à l’enfant de faire des acquisitions essentielles, comme la marche ou le langage, sans intervention de notre part ! Elles sont donc une formidable opportunité pour lui ainsi que pour ses parents ou ses éducateurs. Il suffit d’apprendre à reconnaître ces périodes sensibles et à les respecter, notamment en fournissant à l’enfant un environnement qui n’entrave pas son évolution naturelle, pour lui permettre d’apprendre avec enthousiasme et sans effort conscient. What else ?

Pourquoi est-il essentiel de connaître les périodes sensibles ?

Mieux comprendre l’enfant

Ce que nous appelions auparavant caprices sont en fait des manifestations virulentes dues au non-respect de ces périodes sensibles. La violence de ces manifestations est à la hauteur de l’intensité du besoin de développement de l’enfant.

Il y a plus d’un siècle, Maria Montessori pensait déjà que l’on se trompait avec le terme de caprices, qu’elle définissait elle-même comme les premières « maladies de l’âme » :

« Avant d’avoir étudié ces réactions nous jugions qu’elles étaient sans cause ; devant leur résistance, nous les avons traitées de caprices. Nous appelons de ce terme vague des phénomènes très différents entre eux. Pour nous, est caprice tout ce qui n’a pas une cause apparente, toute action illogique et invincible. »

Aujourd’hui les neurosciences ont démontré que l’enfant de moins de six ans est gouverné par ses émotions et a besoin de nous pour apprendre à les réguler. Il est donc important pour nous, parents, d’essayer de comprendre la cause des crises…

En connaissant les six périodes sensibles, nous serons plus en mesure de comprendre les crises traversées par l’enfant, nous pourrons en identifier certaines, mieux comprendre l’enfant et donc l’aider à s’apaiser. Nous pourrons aussi apprendre à les éviter en lui proposant un environnement adapté à son épanouissement, comme l’explique Maria Montessori :

« Les caprices de la période sensible sont l’expression extérieure de besoins insatisfaits ; ils constituent de véritables avertissements d’une situation fausse, d’un danger ; ils disparaissent immédiatement, quand il est possible de les comprendre et de les satisfaire. »

Un potentiel incroyable mais passager

Maria Montessori explique que la période sensible est une occasion en or pour aider l’enfant à se développer mais qu’une fois terminée, celle-ci disparaît pour toujours. Il nous faut donc être réactif pour pouvoir exploiter tout son potentiel :

« Si l’enfant n’a pas pu obéir aux directives de la période sensible, l’occasion d’une conquête naturelle est perdue, perdue à jamais. »

Prenons l’exemple de la période sensible du langage. Si on en a conscience , on peut facilement repérer l’attrait naturel de l’enfant pour les livres et les lettres. On pourra lui fournir des occasions de développer son potentiel, ce qui pourra aboutir à l’apprentissage de l’écriture et de la lecture avant ses cinq ans. Cet apprentissage, qu’on appelle précoce dans notre société, ne l’est pas selon Maria Montessori qui situe l’explosion du langage écrit vers l’âge de quatre ans et demi.

Bien sûr, une fois la période sensible terminée, l’enfant pourra toujours apprendre à lire en primaire. Alors quel intérêt à apprendre à lire si jeune me direz-vous ? L’enthousiasme, la joie, la facilité ! Souvenez-vous, avant six ans, l’enfant apprend sans effort conscient ! Pour lui ce n’est rien de plus qu’un jeu, il n’a pas conscience d’être en train de développer une acquisition fondamentale… Après six ans, l’enfant devra travailler consciemment pour apprendre à lire, et il associera davantage l’apprentissage à l’effort.

Les six périodes sensibles selon Maria Montessori

La période sensible de l’ordre

Votre enfant a décidé de classer tous ses jouets par couleur ? Il est en crise car vous n’avez pas rangé ses chaussures à leur place habituelle, ou parce que vous avez oublié un élément du rituel du coucher ? Il s’agit sûrement de manifestations de la période sensible de l’ordre.

Cela peut surprendre les adultes qui ont tendance à penser que l’enfant est désordonné par nature, mais celui-ci a besoin d’ordre dès son plus jeune âge. L’ordre est vital à l’enfant. Pour être sécurisantes pour lui, les choses doivent être ordonnées. Dès l’âge du Nido, le nourrisson a besoin de rituels qui lui permettent de se repérer dans le temps et d’anticiper les événements à venir. Il est important pendant le moment du change par exemple d’effectuer les mêmes gestes dans le même ordre. Nous devons offrir à l’enfant un cadre rassurant et logique pour l’aider dans son développement psychique. L’environnement que nous offrons à votre enfant doit être organisé, logique, pour lui permettre de se repérer :

« L’ordre des choses, c’est connaître la place de chacune d’elles ; c’est se rappeler l’endroit où chaque objet se trouve, c’est-à-dire être capable de s’orienter dans l’ambiance, la posséder dans tous ses détails »

Mais attention, on ne cherche pas ici à obtenir des enfants maniaques et ordonnés ! Comme toutes les périodes sensibles, l’ordre soutient la construction psychique de l’enfant : il a besoin d’avoir dans un premier temps une construction intérieure ordonnée pour pouvoir plus tard accepter la différence et le désordre.

Cette période sensible débute dès les premiers mois de l’enfant (même si elle est plus difficile à repérer avant que l’enfant puisse parler) et s’estompe aux alentours de deux ans pour s’exprimer ensuite de manière plus douce.

La période sensible du mouvement

Cette période sensible ne passe pas inaperçue… Nous avons tous déjà pu constater que les jeunes enfants ne tiennent pas en place. Et c’est tant mieux ! Pour Maria Montessori, le développement du mouvement est étroitement lié à celui de l’intelligence. Obliger l’enfant de moins de 6 ans à rester assis sur sa chaise pendant des heures n’a pas de sens à ses yeux. C’est pour cette raison qu’on laisse les enfants libres de leurs mouvements à la Maison des Enfants :

« Quand nous pensons à l’exercice de l’intelligence, nous imaginons tous les gens assis, immobiles ; mais le développement mental doit être relié au mouvement et dépendre de lui. »

Dès les premiers mois de l’enfant, l’idéal est donc d’opter pour la motricité libre afin de permettre à l’enfant de réaliser les mouvements que lui dicte son psychisme. Une fois arrivé l’âge de la marche, évitons le plus possible la poussette lorsque celle-ci n’est pas indispensable. Bien sûr ce n’est pas toujours facile, mais il faut essayer de respecter le rythme de l’enfant le plus souvent possible. Le trajet crèche-maison prendra sûrement deux fois plus de temps en le laissant marcher, mais il permettra à votre enfant de se construire !

« L’enfant, lui, marche pour élaborer ses propres fonctions. Son but est donc de se créer lui-même. »

La période sensible du mouvement dure particulièrement longtemps car elle comprend deux phases : celle du développement du mouvement, de la naissance à trois ans, puis celle du raffinement du mouvement, de trois à six ans.

Retrouvez prochainement la suite de notre article sur les périodes sensibles !