Etre parent est un métier passionnant… mais pas toujours facile ! Les tout petits réclament du temps, de l’attention, les plus grands chahutent, les ados sont en pleine « crise »… Nous nous entendons régulièrement dire « Tiens-toi tranquille », « Calme-toi », « Arrête de bouger » ou encore « Concentre-toi » ou « Fais donc attention ». Et notre enfant de nous interroger du regard « Se calmer ? Se concentrer ? Oui, mais comment ? »
Et si la sophrologie – vécue ici comme une philosophie de vie – nous invitait à l’apprentissage de la sérénité, de la concentration, à trouver une autre façon d’être en relation avec nos enfants ?
Florence Pays, sophrologue, nous explique pourquoi et comment cette discipline peut nous aider dans notre parentalité.
La sophrologie est une méthode psychocorporelle qui permet de prendre conscience de nos capacités et de nos potentiels. Pour ce faire, elle s’appuie sur des exercices simples et accessibles à tous utilisant notre capacité à ressentir notre corps, à être conscient de notre respiration, à activer la détente musculaire et la visualisation positive.
La sophrologie parent-enfant se veut ludique. Au travers d’exercices de respiration, de relaxation, d’écoute du corps, d’éveil des sens, la sophrologie se vit sous forme de jeux et d’exercices simples.
Par la sophrologie, l’enfant apprend à exprimer ses émotions, ses peurs, ses colères, sa tristesse, sa joie aussi. Elle l’aide à renforcer sa sécurité intérieure, sa confiance en lui, son sentiment d’identité.
Mais aussi, elle peut le soutenir dans ses apprentissages, l’aider à dépasser l’anxiété, un choc affectif, une crise, ou encore un changement de vie familiale ou scolaire. L’aider à désamorcer les différents stress qu’il peut rencontrer dans sa vie. Apprendre à mieux se connaitre.
Mais la sophrologie vient aussi nous éclairer dans notre vécu de parent. Elle nous invite à décoder nos propres besoins et ceux de nos enfants pour désamorcer les conflits et installer une communication bienveillante dans le respect de chacun.
la pratique de la sophrologie stimule et affine les sensations corporelles. Le schéma corporel est la représentation que notre cerveau a de notre corps dans l’espace : il est évolutif, il s’adapte en permanence, il inclut les prolongements de notre corps (stylo, raquette…). Les exercices debout mettent l’accent sur les sensations d’ancrage, d’équilibre et de verticalité.
la sophrologie nous invite à mettre entre parenthèses les tensions physiques et mentales. Par le ralentissement de nos mouvements physiques, nous pouvons abaisser nos rythmes biologiques (respiratoire et cardiaque) et par là-même diminuer notre cogitation mentale. Quand tout s’agite, nous pouvons inviter l’enfant à faire comme l’escargot. Et si celui qui gagnait la course était le dernier arrivé ?!
la respiration est « notre accélérateur » et « notre frein ». La respiration est la source d’oxygène pour toutes les cellules du corps donc aussi des fonctions cognitives. Bien respirer stimule notre capacité de concentration et de mémorisation. Et lorsque la respiration devient consciente, tout s’apaise, se calme.
la respiration abdominale calme les angoisses, apaise les tensions et évacue le stress. Une main sur le ventre de son enfant ou de son parent, sentir le ballon de la respiration qui se gonfle et se dégonfle. On connecte la respiration de « l’autre » pour mieux ressentir sa propre respiration.
l’enracinement est le premier ingrédient de la conscience d’être, la sagesse populaire le dit à travers les expressions comme « bien dans ses pompes » ou encore « avoir les pieds sur terre ». La conscience du corps est stimulée par le jeu « l’arbre et le promeneur » : l’un des deux joueurs joue à faire l’arbre (immobilité, si possible les yeux sont fermés), l’autre est le promeneur qui vient s’appuyer sur l’arbre pour l’aider à se sentir solide et ancré, il peut y faire sa gym, la sieste. Puis les rôles s’inversent.
face à face (l’adulte est assis sur une chaise ou au sol), l’un fait tous les mouvements qu’il souhaite mais lentement, l’autre reproduit chaque mouvement avec précision. Les mouvements sont quasi simultanés et donnent une sensation de grande complicité. Laisser libre cours à l’imagination, tous les mouvements sont permis, mais toujours avec lenteur. Puis on échange les rôles, le miroir devient créateur de mouvements. On peut aussi mettre de la musique (douce !).
debout, les pieds parallèles, les genoux légèrement fléchis, Dans un premier temps, on peut faire des petits mouvements d’avant en arrière sans perdre l’équilibre puis on laisse un tremblement naitre dans les jambes et se propager dans tout le corps.
Les pieds restent à plat sur le sol, on décolle très légèrement les talons. Si l’espace le permet, on peut aller jusqu’à faire des petits sauts sur place. On peut laisser sortir le son « a » puis on arrête les tremblements ; quelques instants de silence pour aller à la rencontre des sensations corporelles puis on recommence une deuxième fois : on laisse remonter les tremblements jusqu’au sommet de la tête puis un nouveau un temps d’immobilité, de silence pour accueillir les sensations une troisième fois.