Cette semaine nous sommes partis à la rencontre de Jane, éducatrice Domissori dans la région grenobloise. L’occasion pour nous de recueillir son ressenti sur l’offre « Je m’éveille ».
Cette britannique d’origine est passionnée par la pédagogie Montessori et l’enseignement des langues vivantes. Last but not least, c’est une pro de la communication non-violente et de l’intelligence émotionnelle.
Nous nous devions de vous la présenter !
Je suis originaire du Nord-Est du Royaume Uni, près de Newcastle, j’ai ensuite étudié la littérature à Londres. J’y ai rencontré mon mari, un français venu étudié en Erasmus. Après ma licence, nous nous sommes installés à Paris où j’ai étudié l’anglais langue étrangère, puis j’ai suivi une maîtrise de lettres à la Sorbonne.
Après avoir élevé mes trois enfants à Grenoble, j’ai commencé à donner des cours d’anglais, et j’ai notamment travaillé dans plusieurs écoles Montessori. J’ai eu le coup de foudre pour cette pédagogie !
J’y ai en fait retrouvé beaucoup de ce que j’avais connu en Angleterre. J’ai l’impression que là-bas on applique naturellement cette pédagogie depuis longtemps…
J’ai enchaîné les formations Montessori : le diplôme d’assistante 3-6 ans de l’AMI (Association Montessori Internationale), les formations d’éducatrice 0-3 ans et 3-6 ans de la NAMC (North American Montessori Center, au Canada). J’ai travaillé dans des écoles de langues comme Les Petits Bilingues, dans des collèges, avec des enfants autistes. J’ai aussi fait du théâtre en anglais pour une association.
Mais ce que je préfère, c’est vraiment travailler en individuel en intervenant au domicile des familles. C’est la raison pour laquelle je me suis rapprochée de Domissori.
Je travaille en immersion dans ma langue natale, en utilisant Montessori mais pas seulement. On cuisine, on fait des expériences scientifiques, de l’art plastique, du bricolage, du jardinage… in English ! Le langage est partout.
Chaque moment de la journée peut devenir une occasion d’apprendre.
Je m’adapte aux enfants et aux parents. C’est génial de pouvoir suivre le rythme et l’intérêt des enfants. Quel luxe de pouvoir aller au fond des choses, d’approfondir sur leurs passions ! Ce n’est pas possible lorsqu’on travaille avec un groupe d’enfants. Si l’on suit les envies de l’enfant, il se passionne, donc il apprend…
C’est parfait car c’est là qu’il faut commencer ! On a enfin compris que tout se joue très tôt. L’enfant a un incroyable potentiel dès la naissance : ce que disait Maria Montessori est maintenant prouvé scientifiquement. Et c’est particulièrement vrai pour l’enseignement des langues vivantes : plus on commence tôt et plus c’est facile.
De plus j’aime l’idée que cette offre, mais aussi les gardes éducatives de Domissori pour les plus grands, soit accessible à toutes les bourses grâce au partenariat avec la CAF. L’aspect financier était jusqu’ici le problème de la pédagogie Montessori en France. Je suis heureuse de pouvoir aider à changer cela avec Domissori.
J’aime aussi l’idée d’apporter du soutien aux parents en tant qu’éducatrice à plein temps dans une famille. C’est en aidant les familles qu’on aidera la société à évoluer dans le bon sens.
C’est ça, l’éducation pour la paix de Maria Montessori !
Je m’intéresse à ce qu’on appelle l’ESL : Emotional and Social Learning. Je pense qu’on doit donner d’autres clés aux enfants que ce que contiennent les programmes actuels, à travers le yoga, la méditation, la pleine conscience, la communication non- violente.
C’est ce qui manque dans notre système actuel. Selon moi, on pourrait enlever la moitié du programme en maths pour enfin parler de santé mentale à l’école !
L’idée du respect de l’enfant. On a encore beaucoup de travail à ce sujet malheureusement. On leur crie dessus, on les humilie, et on leur demande ensuite de nous respecter ? C’est surprenant.
Je crois vraiment que nous devons être des modèles pour l’enfant. C’est à travers notre comportement que l’enfant apprend : parlons-lui correctement, faisons preuve d’empathie, bannissons toute violence si nous voulons qu’il en fasse de même.
Nul ne sert de blâmer les anciennes méthodes d’éducation. Il faut plutôt aider la nouvelle génération de parents à enfin mettre en place ce respect.
Mais je suis très optimiste au sujet de ce changement dans les méthodes éducatives ! Les choses sont en train de bouger. Domissori en est la preuve.