Les frais de garde des enfants de moins de 6 ans

La vie de parents n’est pas seulement pleine d’amour inconditionnel et de moments de tendresse. Elle est aussi faite de choix et de calcul budgétaire ! Dès les premiers mois de bébé, et même dès la grossesse pour certaines communes, il va falloir vous renseigner sur les modes de garde possibles.

Ce choix n’est pas simple et toutes les options ne sont pas forcément disponibles selon votre localité, entre places en crèches insuffisantes et nounous sur-sollicitées. Comme si cela ne suffisait pas, il va aussi vous falloir considérer le coût des frais de garde des enfants de moins de 6 ans pour pouvoir établir votre budget.     

Évoquons aujourd’hui le montant des frais de garde des moins de 6 ans sans langue de bois !

Mon enfant a moins de 3 ans

La durée du congé maternité post natal en France est de 10 semaines. Vous avez ensuite la possibilité d’opter pour un congé parental, mais le montant de sa rémunération (405,98 euros) peut être décourageant…

Il vous faudra alors sélectionner votre mode de garde idéal : celui qui vous convient le mieux, à vous et à votre enfant. Mais c’est également celui qui ne pèsera pas trop lourd dans votre budget ! Voilà les différentes possibilités qui s’offrent à vous ainsi que les aides disponibles pour les frais de garde des enfants de moins de 6 ans :

La crèche collective

C’est le mode de garde le plus plébiscité par les français. Ces structures accueillent jusqu’à 60 enfants. Elles sont gérées par une collectivité territoriale ou un gestionnaire privé. Les prix pratiqués sont encadrés par la CAF : le tarif appliqué est indexé sur la situation et les revenus familiaux.

La crèche est réputée comme étant le mode de garde le plus économique. Cela est vrai pour les familles modestes, mais pas toujours pour les familles plus aisées. Mieux vaut la comparer aux autres structures pour estimer les frais de garde des enfants de moins de 6 ans.

Au moment de déclarer vos revenus, n’oubliez pas la déclaration de vos frais de garde pour vos impôts. En effet, faire garder son enfant dans une crèche collective ouvre le droit à un crédit d’impôt de 50% des frais engendrés.

A noter : La crèche parentale est une crèche collective gérée par une association de parents, dans laquelle les familles s’engagent à participer à tour de rôle à l’accueil des enfants. Les tarifs sont donc également indexés sur le barème de la CAF. Ce mode d’accueil permet de bénéficier du crédit d’impôt sur les frais de garde des enfants de moins de 6 ans.

La micro-crèche

Dans une micro-crèche, le nombre maximum d’enfants accueillis est de 10. Le tarif n’est pas encadré par la CAF et varie donc d’une structure à l’autre.

Le coût est donc plus élevé, mais ces frais de garde pour un enfant de moins de 6 ans ouvre le droit au crédit d’impôt comme pour la crèche collective, mais également à l’aide CMG de la CAF si le tarif horaire est inférieur à 10 euros.

L’assistant.e maternel.le

Une assistante maternelle est une professionnelle de la petite enfance qui accueille les enfants à son domicile. Le nombre d’enfant maximum accueillis est stipulé sur son agrément (jusqu’à 4 enfants).

Les parents et l’assistante maternelle se mettent d’accord sur un salaire horaire brut. Celui-ci ne peut pas être inférieur à 3,49 euros. A ce salaire s’ajoutent d’éventuelles majorations, des primes d’entretien, de repas et de congés payés.

Les parents sont l’employeur de l’assistante maternelle. Il faut donc déclarer sa nounou sur le site de Pajemploi. Les frais de garde des enfants de moins de 6 ans à l’extérieur de votre domicile ouvrent le droit à l’aide CMG de la CAF.

Enfin, n’oubliez pas la déclaration de votre nounou aux impôts : votre « assmat » vous donne droit au crédit d’impôt !

A noter : les Maisons d’Assistants Maternels (MAM) ont le vent en poupe ces dernières années. Elles permettent à plusieurs assistant(es) maternel(les) de se regrouper dans un local loué ou prêté par la commune. Les droits et devoirs des parents restent les mêmes que pour une assistante maternelle exerçant à son domicile. Vous aurez également droit au CMG et au crédit d’impôt portant sur les frais de garde des enfants de moins de 6 ans.

La garde d'enfant à domicile

Pour une garde d’enfant plus cocooning, plus adaptée notamment aux tout-petits, vous pouvez faire garder votre enfant chez vous. Les parents peuvent employer directement un professionnel à domicile ou passer par une structure de garde d’enfant à domicile.

La bonne nouvelle, c’est que la garde d’enfant à domicile ouvre le droit à l’aide CMG de la CAF et au crédit d’impôt de 50% sur les frais de garde des enfants de moins de 6 ans. Pensez à déclarer votre nounou à domicile lors de votre déclaration de revenus !

Mon enfant a entre 3 et 6 ans

A partir de 3 ans, la scolarité est obligatoire en France. Si vous étiez habitué à récupérer votre enfant chez la nounou ou à la crèche à 18h et que celui-ci était gardé 5 jours par semaine, il va falloir vous réorganiser pour gérer les sorties d’école et les mercredis après son entrée à l’école maternelle.

Les parents travaillant à plein temps doivent donc trouver une garde périscolaire. Voilà les solutions à envisager ainsi que les aides possibles pour les frais de garde des enfants de moins de 6 ans :

Le service périscolaire de votre commune

Le service périscolaire permet d’accueillir les enfants scolarisés avant et après l’école, afin d’encadrer des activités ludiques ou de l’aide aux devoirs. Le coût varie selon les communes. Le tarif médian est de 3,5 euros par heure et par enfant.

Vous pourrez bénéficier d’un crédit d’impôt de 50% en déclarant vos frais de garde périscolaire aux impôts.

L'assistant.e maternel.le

Si votre enfant était gardé par une assistante maternelle avant de rentrer à l’école, vous avez la possibilité de modifier son contrat si elle est d’accord pour assurer sa garde périscolaire.

Le CMG de la CAF s’applique toujours afin de réduire vos dépenses. Pensez aussi à la déclaration de vos frais de garde pour bénéficier du crédit d’impôt.

La garde d'enfant à domicile

Les horaires à rallonge en collectivité sont fatigants pour les enfants, en particulier en maternelle. En employant une personne qui ira chercher votre enfant à l’école pour le ramener chez vous, vous gagnez en sérénité.

Vous pouvez employer directement un baby-sitter, ou passer par Domissori pour trouver la perle rare. L’offre « Je suis » s’adapte à votre enfant et à votre emploi du temps. Notre équipe vous accompagne également dans vos démarches afin de bénéficier de l’aide CMG et du crédit d’impôt sur les frais de garde des enfants de moins de 6 ans !   

Montessori, c'est pour les riches ?

Comme tout jeune parent, vous avez envie de faire les bons choix. Depuis la naissance de votre progéniture, vous voulez le meilleur pour elle, et c’est bien normal !

Au moment des premières questions concernant l’éveil de votre bambin, vous avez peut-être découvert la pédagogie Montessori. Après quelques recherches (peut-être même quelques ouvrages achetés sur le sujet ?), vous avez découvert les grands principes de Maria Montessori. Une éducation qui respecte le développement naturel de l’enfant, laissant la part belle à l’exploration libre et aux découvertes sensorielles : « Voilà ce que je veux pour mon enfant ! ». Pour les premiers jeux d’éveil, un mobile fabriqué par vos blanches mains, un hochet ou deux en passant chez Nature et découvertes, les premiers jeux d’encastrement en cadeau d’anniversaire : budget maitrisé !

Mais au moment d’inscrire votre enfant à l’école maternelle, c’est la douche froide ! Entre 5 000 et 10 000 euros pour une année à la Maison des Enfants, l’école maternelle Montessori. Vous qui voyiez déjà votre rejeton scolarisé dans un cadre intime et bienveillant, pratiquant l’anglais et le yoga au quotidien… C’est râpé.

Pourquoi les frais de scolarité en école Montessori sont-ils si élevés ? La pédagogie Montessori est-elle élitiste ? Quelles sont les alternatives lorsqu’on a un budget limité ? Faut-il être riche pour élever son enfant dans le respect des valeurs montessoriennes ?

Le coût des écoles Montessori en France

Les écoles alternatives inspirées de la pédagogie Montessori sont de plus en plus nombreuses, même en zone rurale. Mais la grande majorité de ces écoles sont des écoles hors-contrat, c’est-à-dire qu’elles ne reçoivent aucune subvention de l’État. Les locaux, le matériel, le salaire des éducateurs sont donc financés par les frais de scolarité des familles. Et ils sont très élevés, dès l’école maternelle… Il faut compter entre 5 000 et 10 000 euros pour une année scolaire selon la région.

Peu de familles peuvent envisager sereinement d’investir entre 15 000 et 30 000 euros uniquement pour l’école maternelle de leur rejeton. On vous laisse faire le calcul en cas de fratrie avec des enfants rapprochés ! Et quand bien même on peut se le permettre financièrement, est-ce une bonne stratégie ? Ne vaudrait-il pas mieux mettre cette somme de côté pour d’éventuelles études supérieures plutôt que pour l’école maternelle ? Un vrai casse-tête pour les parents.

Mais s’il y a des écoles hors contrat, c’est bien qu’il existe des écoles sous contrat ? Il existe en effet quelques écoles Montessori sous contrat avec l’État, peu nombreuses malheureusement. Il s’agit pour la plupart d’écoles privées catholiques ayant eu la chance d’être reconnue par l’État . C’est le cas par exemple de l’école Jeanne d’Arc de Roubaix où a été tourné le film « Le Maître est l’Enfant ». Mais pour accéder à ces rares écoles sous contrat, à moins d’un gros coup de chance, il va falloir vous armer de patience car vous risquez de rester sur liste d’attente…

Pour certains parents convaincus par cette approche mais n’ayant pas le budget nécessaire, la seule solution reste l’Instruction En Famille (IEF). Mais ils se confrontent alors à d’autres difficultés, l’État ayant pour but de faire baisser le nombre d’enfants non-scolarisés en France dans les années à venir.

Le coût du matériel

Une des raisons qui expliquent le montant des frais de scolarité dans les écoles Montessori est le coût d’achat et d’entretien du matériel. Soigneusement élaboré et étalonné scientifiquement par Maria Montessori, ce matériel doit être complet pour qu’une école puisse être reconnue par l’AMI (Association Montessori Internationale). Il doit être de qualité et ne peut pas être acheté n’importe où, sous peine de devoir être renouvelé bien trop souvent ! Rien que pour l’aire du matériel sensoriel, on compte une cinquantaine d’activités différentes. Et le matériel doit aussi être complet pour l’aire de vie pratique, de mathématiques et de langage… Même si l’on choisit de faire l’école à la maison avec ses enfants, choisir la pédagogie Montessori nécessite donc un investissement financier.

Bien sûr les grandes enseignes démocratisent un peu le matériel Montessori aujourd’hui… Pour le meilleur et pour le pire ! Maria Montessori n’ayant jamais déposé son nom, n’importe qui peut aujourd’hui estampiller un produit avec le nom « Montessori ». Ce n’est donc pas un gage de qualité. On vend aujourd’hui des produits « Montessori » plus ou moins précis (quand les boutons de préhension des puzzles de géographie ne se trouvent pas sur les capitales par exemple), plus ou moins adaptés (des applications mobiles pour une pédagogie axée sur l’éducation par le toucher, on en parle ?) ou plus ou moins ridicules (des jouets en forme de chaussures en plastique « Montessori » pour apprendre à faire ses lacets, quand Maria Montessori préconisait de mettre l’enfant au contact d’objets réels…).

Bref, avec Montessori aujourd’hui, on peut vite se ruiner sans même réellement enrichir le quotidien de son enfant.

La première école Montessori créée pour les enfants défavorisés

Aujourd’hui en France, les écoles Montessori et leur matériel sont dans leur grande majorité réservées à une élite. Mais rappelons que ça n’a pas toujours été le cas et surtout que ce n’était pas le projet de Maria Montessori !

En effet Maria Montessori a créé en 1907 la première Maison des Enfants avec comme mission d’accueillir les enfants pauvres du quartier défavorisé de San Lorenzo. Il s’agissait des enfants des ouvriers immigrés embauchés pour l’expansion urbaine de la ville de Rome. Ceux-ci étaient livrés à eux-mêmes pendant que leurs parents travaillaient, jusqu’à ce qu’ils soient en âge de travailler, dès 8 ans…

« Soixante gosses peureux et larmoyants, si timides qu’on ne peut les faire parler ; visages inexpressifs aux regards hébétés comme s’ils n’avaient jamais rien vu… pauvres abandonnés qui ont poussé dans l’obscurité et le désordre des taudis, sans que rien vienne stimuler leur intelligence. Il n’est pas besoin d’être médecin pour découvrir sur eux les traces de la dénutrition et du manque d’air et de lumière. Boutons fanés avant d’avoir éclos, ils cachent leur âme dans une cellule hermétique ».

C’est ainsi que Maria Montessori décrit les écoliers de la première école Montessori… On est bien loin de l’élite n’est-ce pas ? Tout au long de sa vie, Maria Montessori a défendu les droits de l’enfant, prônant une éducation pour la paix. Mais les écoles privées d’aujourd’hui réservées aux plus riches peuvent-elles vraiment être un outil au service de la paix dans le monde ?

L’essence de la pédagogie Montessori

Et si pour enfin démocratiser la pédagogie Montessori, il suffisait de revenir à sa vraie nature ? Car avant d’être une pédagogie qui s’appuie sur du matériel, Montessori, c’est avant tout une philosophie de vie issue des grandes découvertes de Maria Montessori en psychopédagogie. Pour comprendre et utiliser des phénomènes tels que les périodes sensibles ou l’esprit absorbant de l’enfant, pas besoin de matériel ou d’école hors de prix !

« Faire du Montessori », c’est avant tout adapter sa posture au quotidien avec l’enfant : respecter son rythme (arrêtons de le harceler avec nos « viiiite ! » et autres « Dépêche-toi ! »), lui permettre d’explorer sensoriellement son environnement, favoriser son autonomie dès que possible, le considérer comme un humain à part entière.

Vous aurez beau avoir tout le matériel Montessori à la maison, si vous ne travaillez pas sur votre manière d’être avec votre enfant, que vous abordez les concepts de manière purement didactique ou pensez tout savoir et devoir tout lui apprendre, cela ne servira à rien ! N’oubliez pas que « le maître est l’enfant ! ». Votre rôle est de mettre à disposition de l’enfant un environnement adapté et sans entrave, puis de l’accompagner. Vous n’avez rien à lui enseigner. Laissez-le explorer.

Faire entrer Montessori dans les foyers

De la même manière, si votre enfant est scolarisé dans une école Montessori mais que vous n’adaptez pas votre posture à la maison, votre « investissement » ne servira à rien.

Si ses éducateurs travaillent chaque jour à rendre votre enfant autonome mais qu’à la maison vous l’habillez ou lui mettez ses chaussures vous-même, ce sera inutile. Si on lui montre à l’école qu’on a confiance en lui en lui permettant d’utiliser de la vaisselle cassable mais qu’à la maison son repas se fait uniquement dans des contenants en plastique, vous risquez de l’embrouiller.

Maria Montessori parlait d’éducation « comme une aide à la vie ». Et la vie d’un enfant ne se résume pas à la vie scolaire ! Pour réussir à mettre réellement à profit la pédagogie Montessori, il faut qu’une continuité pédagogique existe entre l’école et la maison.

Ce n’est pas toujours facile pour de jeunes parents on vous l’accorde ! Alors comment faire ?

Chez Domissori, nous pensons qu’il faut faire entrer la pédagogie Montessori dans les foyers pour améliorer notre société. Accompagner l’enfant chez lui grâce à des éducateurs formés pour l’aider à se sentir bien dans cette invention géniale qu’est l’école gratuite et obligatoire ! Soutenir les familles dans la grande aventure de la parentalité, grâce à des formations dispensées gratuitement. Profiter des temps de garde à la maison le mercredi ou après l’école pour adapter l’environnement de l’enfant et utiliser les pédagogies actives de manière ludique.

Et si pour conclure on vous disait que votre budget restreint n’était pas une entrave à la mise en place d’une éducation montessorienne pour votre enfant, mais plutôt une force ?

Peut-être en avez-vous fait l’expérience vous-même pendant le premier confinement avec l’école à la maison : lorsqu’on n’a pas forcément le matériel nécessaire pour enseigner, on est obligé de revoir sa posture, en laissant l’enfant plus libre, plus autonome. On est plus créatif aussi, et finalement le résultat est là ! L’enfant collabore, s’épanouit, est heureux d’apprendre par lui-même.

Chez Domissori, nous travaillons jour après jour au développement du bien-être des enfants chez eux et à l’école grâce à la pédagogie Montessori, et pourtant 90% des familles que nous accompagnons ont des revenus modestes.

Nous mettons à leur disposition des éducateurs formés et expérimentés qui interviennent à leur domicile et partagent leur vision de l’éducation avec les parents. Grâce aux aides de l’état, 80 à 100% de leur facture leur est remboursée !

Intervenir dans les foyers permet de se concentrer sur l’essentiel de la pédagogie Montessori : la posture. Créer du lien entre les éducateurs et les familles est essentiel pour développer le bien-être de l’enfant et lui donner envie d’apprendre. Si l’éducation Montessori est malheureusement devenue élitiste au fil du temps, elle ne demande aujourd’hui qu’à être démocratisée.

C’est la raison d’être de Domissori !

Interview : Handicap et scolarité

Chez Domissori, on aime recruter des pépites, des autodidactes passionnés, des profils rares et atypiques dont le parcours professionnel et la vie personnelle sont parfois intimement liés.

C’est le cas d’Elisabeth qui, après s’être consacrée à des postes commerciaux, a vu sa vie chamboulée par l’arrivée d’un de ses enfants, porteur de handicap. Elle réalise alors la difficulté de la vie de parents d’enfant hors normes, entre système scolaire inadapté et marathon administratif pour des prises en charge aléatoires… Elisabeth voit depuis ce jour le monde autrement. Elle décide alors de consacrer sa carrière à accompagner les enfants dans le développement de leur potentiel et d’aider leurs parents à porter un autre regard sur eux.

Aujourd’hui éducatrice chez Domissori, elle s’occupe également de recruter, former et guider de nouvelles recrues. Nous sommes fiers de vous présenter aujourd’hui cette collaboratrice qui porte à elle seule toutes les valeurs d’Educ-up !

Bonjour Elisabeth ! Peux-tu revenir pour nous sur ton parcours ?

Après un bas S et un IUT dans la gestion des entreprises, j’ai occupé plusieurs postes dans le domaine commercial. J’ai ensuite bifurqué vers le monde de l’accompagnement scolaire un peu par hasard…

L’arrivée de mon fils porteur de handicap m’a poussé à voir le monde autrement. Je me suis rendu compte à quel point les adaptations du système scolaire étaient insuffisantes pour y accueillir les enfants à besoins spécifiques. J’ai alors commencé à m’intéresser aux diverses problématiques liées au handicap, côté parents et côté enfants.

Je suis devenu AESH (Accompagnante d’Elèves en Situation de Handicap) dans l’éducation nationale pendant 6 ans. J’aimais ce métier mais pour moi les conditions de travail n’étaient pas réunies pour aider les enfants à développer pleinement leur potentiel. Je souhaitais me sentir vraiment utile.

Comment as-tu complété tes compétences lors de cette reconversion ?

J’ai enchainé plusieurs formations après la naissance de mon fils et je n’ai jamais arrêté depuis car je suis de nature très curieuse !

J’ai passé un CAP petite enfance, puis une formation de conseillère en orientation et de coach scolaire.

Je me suis formée sur le handicap et les besoins spécifiques : les troubles DYS, le TDAH (Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité), les TSA (Troubles du Spectre de l’Autisme).

J’ai acquis des outils pour accompagner les enfants non verbaux : LSF (Langue des Signes Française) et méthode Makaton (langage composé de signes et de pictogrammes).

J’ai également suivi une formation sur le dossier MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) pour pouvoir accompagner au mieux les parents face à cette lourde tâche administrative.

Je suis actuellement en formation sur le HP (Haut Potentiel).

Tu as donc ensuite quitté l'éducation nationale ?

Oui. Riche de mes expériences et de mes nouvelles compétences, j’ai décidé de monter mon entreprise d’accompagnement scolaire. Les premières familles que j’ai suivies sont celles que j’avais rencontrées en tant qu’AESH.

Je me suis épanouie dans l’accompagnement individuel des enfants car celui-ci me permet de m’adapter à eux, en n’obligeant pas des élèves atypiques à s’assoir à une table pour apprendre par exemple. On passe par le biais des jeux, de la cuisine…

En tant qu’autodidacte, rien ne m’empêche de piocher dans différentes pédagogies : Montessori, Steiner, Freinet, etc. Je fais ma propre cuisine avec les outils qui m’inspirent !

Ma petite entreprise s’est peu à peu développée, passant de 2-3 élèves au départ à 35 élèves en 2021. Elle a commencé à prendre un peu trop d’ampleur pour moi seule…

C'est à ce moment qu'intervient Domissori ?

Oui, car je n’ai que deux bras et deux jambes ! Je ne pouvais plus gérer toutes les demandes moi-même. J’ai commencé à travailler pour Domissori en proposant des ateliers pédagogiques au domicile des familles. Puis j’ai rejoint le service support au sein duquel j’ai pu agrandir l’équipe pour ne pas avoir à refuser de demandes. J’ai ensuite basculé l’accompagnement de toutes mes familles chez Domissori.

Aujourd’hui j’alterne les ateliers pédagogiques auprès des familles et mon travail auprès de l’équipe support : je recrute, forme et soutiens de nouveaux intervenants en tant que référente handicap pour la région AURA.

Je bénéficie des nombreuses formations internes qui m’ont permis de développer mes compétences, sur la pédagogie Montessori entre autres. Moi qui suis si curieuse et adore apprendre, je suis servie !

Quelles sont tes valeurs communes avec Domissori ?

Nous travaillons dans la même posture bienveillante, que j’ai toujours eu et qui au final correspond à celle de Maria Montessori : considérer que l’adulte ne sait pas tout, respecter, écouter et observer l’enfant

Nous partageons cette notion de tolérance, en acceptant que tout le monde ne soit pas au même niveau et en nous adaptant à chaque individu. Nous avons le même but : aider l’enfant à développer son potentiel et son autonomie.

Je retrouve chez Domissori la même liberté pédagogique que j’ai eue en travaillant pour moi-même.

Je propose aux familles un accompagnement à la frontière des ateliers pédagogiques et du soutien scolaire. Je n’arrive jamais avec des fiches toutes faites, mais je m’adapte à l’enfant et à ses besoins du moment. Il faut être flexible pour pouvoir accueillir le chaos de certains enfants à besoins spécifiques.

Quels sont tes souhaits pour l’avenir ?

Continuer à accompagner les enfants ET les parents. Ces derniers ont aussi besoin d’être écoutés, formés, guidés. Lorsqu’on devient parent, et encore plus lorsqu’on est parent d’un enfant porteur de handicap, on est lâché en pleine nature, on peut ressentir une grande solitude. On a l’impression de ne pas comprendre son propre enfant, sur qui la société porte elle-même un regard négatif…

Je souhaite donner des clefs aux parents pour comprendre le fonctionnement de leur enfant. Les aider à changer le regard qu’ils portent sur lui.

Et je souhaite bien sûr continuer à accompagner les enfants dans le développement de leur potentiel. Selon le psychologue cognitiviste Howard Gardner, il existe 8 intelligences multiples. Dans le système scolaire français, on en exploite seulement 2…

Les enfants hors normes ont énormément de compétences, ils n’ont juste pas celles demandées par le système. Ils sont en échec scolaire car on appuie sur les points faibles au lieu d’appuyer sur les points forts !

Mon rôle est de les aider, à force de questionnements et d’observation, à développer leurs compétences et à trouver une orientation qui leur permette de trouver leur place dans la société.

Un grand merci Elisabeth pour ce partage d'expérience !