Innovation en éducation

Nous le savons, les enfants d’aujourd’hui grandissent et évoluent dans un monde qui n’a rien à voir avec celui des générations précédentes. De ce fait, il est devenu nécessaire de changer notre manière de transmettre afin de permettre à chacun de se développer sereinement, et ainsi, de contribuer à une amélioration de la société. Dans ce cadre, le Congrès de l’Innovation en éducation a pour vocation de vous inspirer !

Parce que nous avons tous un rôle à jouer pour le monde de demain, rendez-vous au Congrès de l’Innovation en éducation !

C’est quoi le Congrès de l’Innovation en Éducation ?

Sans forcément être connus, de nombreux acteurs de l’éducation étudient et œuvrent pour son évolution. Le congrès Innovation en éducation a pour vocation de vous les faire découvrir. Cet événement est un point de départ, une porte ouverte pour échanger, envisager de nouvelles options et continuer à avancer dans cette voie qui nous rassemble : tendre vers une éducation meilleure. 10 conférenciers sont présents durant un week-end afin de partager leurs connaissances dans des domaines divers et variés autour de l’éducation.

C’est quand ?

Le 5 ème Congrès de l’Innovation en éducation se tiendra pour la première fois à Bordeaux, au Rocher de Palmer, les 18 & 19 Février 2023.

L’éducation, actrice principale de l’histoire de notre vie

Mise en œuvre dès la naissance par nos parents puis poursuivie en étroite collaboration avec les enseignants, l’éducation que nous recevons influe sur ce que nous devenons en grandissant, les chemins que nous empruntons, et par voie de conséquence, l’adulte que nous sommes. C’est pour cette raison qu’il est primordial pour l’épanouissement des êtres humains de prêter la plus grande attention à ce domaine, qui définit littéralement la société de demain.

Pour nous, une éducation novatrice serait une éducation qui enseignerait à chaque enfant à aimer et rire, à apprendre et à grandir au-delà de ses limites actuelles. Nous aimerions les convaincre de leur valeur, les motiver à développer leur plein potentiel et leur autonomie, afin d’en faire des êtres épanouis mais également responsables et concernés par le monde dans lequel ils évoluent. 

Et bonne nouvelle, il existe une multitude de possibilités, de méthodes, de recherches, de points de vue qui gravitent autour de l’éducation ! Et le Congrès Innovation en éducation a été créé pour vous les faire découvrir, durant 2 jours inspirants autour de cette thématique, au cours desquels vous aurez l’occasion de rencontrer des personnes qui se posent les mêmes questions que vous, des exposants qui proposent des outils concrets, et des conférenciers experts dans leur domaine comme Thomas d’Ansembourg, Stéphanie Brillant, Héléne Bonhomme ou encore les jeunes de l’école Ikigaï ! 


Tout part de l’éducation ! C’est la seule conviction qui nous anime, et celle qui a donné naissance à cet événement. En effet, il nous paraît primordial de nous réunir afin de repenser ensemble le monde de demain. Et la période que nous vivons actuellement nous motive encore plus, pour que le plus grand nombre accède à ces informations positives : Car oui, les solutions existent, et parce qu’ensemble on va plus loin, venez nous retrouver au congrès 🙂

Dès le plus jeune âge, l’adulte doit montrer l’exemple à l’enfant pour l’aider à trouver la paix intérieure : lui apprendre à mettre des mots sur ses émotions, à les gérer et à les exprimer.

Cela passe par la mise en place d’activités artistiques, qui permettent aux enfants d’exprimer leur sensibilité et d’apprendre à se connaitre aussi.

Il existe beaucoup d’outils de développement personnel accessibles même aux plus petits. De plus en plus d’écoles instaurent des moments de yoga, de méditation, de sophrologie… Ces pratiques aident l’enfant à gérer son anxiété et à se calmer, ce qui est indispensable pour devenir un adulte épanoui. On ne peut être en paix avec les autres sans être en paix avec soi-même.

Pour atteindre la paix intérieure, l’enfant doit aussi, selon Maria Montessori, être connecté avec le vivant. Cela passe par des moments de sortie dans la nature, d’expérience sur les plantations et la germination, ou simplement la présence de végétaux au sein de la classe.

Pour vivre en paix avec la nature, il faut apprendre à respecter le vivant et à expérimenter le rapport entre soi-même et son environnement. Comprendre l’importance de la faune et la flore dans sa propre existence.

Maria Montessori était, comme sur beaucoup de points, visionnaire en ce qui concerne la conscience écologique des enfants. Aujourd’hui plus que jamais, la notion de paix est interconnectée au respect du monde qui nous entoure.

« L’amour pour l’environnement est un sentiment spirituel dont l’homme fait l’expérience, comme d’une force qui l’élève, qui lui donne des éclairs de gloire ».

Sources

Toutes les infos par ici : http://www.innovation-en-education.fr/

Comment éduquer à la paix ?

Pour Maria Montessori, qui voit l’éducation « comme une aide à la vie », le but ultime de l’éducation devrait être d’atteindre la paix dans le monde. Pour celle qui a connu deux guerres mondiales et a été nominée 3 fois au Prix Nobel de la paix, la réponse réside dans l’enfant : « L’enfant apparaîtrait parmi nous comme celui qui peut nous enseigner la paix. »

Mais pour la pédagogue, la paix ne se résume pas à l’absence de guerre. Il s’agit aussi d’un état d’harmonie intérieure qui doit être recherché dès la petite enfance pour construire les adultes épanouis qui deviendront les citoyens de demain.

Mais comment fait-on concrètement pour insuffler l’idée de paix aux enfants ? Comment leur donner l’exemple ? Quels aspects de l’éducation Montessori soutiennent la notion de paix ? Quels outils devrait-on offrir aux enfants pour leur permettre de nous montrer la voie ?

Mettre fin à la bataille entre l’enfant et l’adulte

Pour Maria Montessori, la paix dans le monde passe forcément par le fait de reconsidérer la relation de l’adulte envers l’enfant, qu’elle appelle « le citoyen oublié ». Il faut mettre fin aux rapports de force, à l’éducation disciplinaire, à l’obéissance contrainte.

Au contraire, l’adulte, qu’il s’agisse du parent ou de l’éducateur, doit être dans une posture d’écoute, d’égal à égal avec l’enfant, avec pour but de l’accompagner sur le chemin de l’auto-éducation. Il ne doit pas considérer qu’il doit tout enseigner à l’enfant, car c’est ce dernier qui possède les clefs de sa propre éducation.

L’enfant doit apprendre à obéir à lui-même et non aux autres, à exercer son esprit critique dès le plus jeune âge. Le but à atteindre est l’auto-discipline et non l’obéissance.

« L’obéissance contrainte de l’enfant à la maison et à l’école, une obéissance qui ne prend pas en compte les droits de la raison ou de la justice, prépare un adulte qui se résignera à n’importe quoi et à tout. »

Montrer l'exemple

Pour apprendre le vivre-ensemble aux enfants, nous devons être un exemple pour eux. C’est en nous regardant évoluer que l’enfant apprend, bien plus qu’en nous écoutant.

À nous donc de leur montrer l’exemple dans nos interactions avec les autres adultes. Dans une école Montessori, l’éducateur doit être un modèle pour l’enfant dans les relations qu’il entretient avec les autres membres de l’équipe pédagogique ou avec les parents. L’enfant absorbera alors les notions de communication positive et de diplomatie nécessaires pour vivre en société.

Dans le décalogue de Maria Montessori, on retrouve « Ne dites jamais de mal d’un enfant devant lui ou en son absence ». Il en va de même pour les adultes. Pour apprendre la bienveillance, l’enfant doit en être témoin.

À la Maison des Enfants, l’éducateur et son assistant jouent des saynètes appelées « Grâce et courtoisie » devant les enfants. Elles leur permettent d’apprendre les codes de la vie en communauté, mais ne font qu’accentuer l’exemple donné par les adultes dans l’ambiance tout au long de la journée.

Encourager l'ouverture sur le monde

Un des points clés de la pédagogie Montessori consiste à fournir à l’enfant un environnement riche, capable de stimuler sa curiosité et de l’amener vers le développement de son plein potentiel. On apprend dès le plus jeune âge l’existence d’autres pays, d’autres langues, d’autres religions, d’autres coutumes grâce aux puzzles de géographie, aux activités sur les drapeaux, aux différentes lectures…

Les ambiances Montessori sont souvent bilingues, pour offrir à l’enfant une plus grande ouverture sur le monde. Les parents issus d’autres pays sont invités à venir partager avec les enfants des moments d’éveil autour de leur culture.

En apprenant dès la maternelle ce qui nous relie et ce qui nous différencie les uns des autres, on cultive la tolérance chez l’enfant.

Favoriser l'autonomie

En mettant à la disposition de l’enfant un environnement dans lequel il peut évoluer seul, on l’aide au quotidien à devenir de plus en plus autonome. C’est pour cela que dans les écoles Montessori, tout le matériel est à la portée des enfants, et le mobilier à leur échelle.

Il n’y a pas plus grande satisfaction pour le jeune enfant que d’être capable de faire seul. Ne pas avoir besoin de l’adulte l’aide à développer sa confiance et son estime de lui-même.

En favorisant l’autonomie de l’enfant, on évite des frustrations inutiles et on l’aide à construire son ordre intérieur. Il gagne en indépendance et en dignité. C’est pour Maria Montessori une clé pour que ces enfants deviennent des adultes épanouis, qui ne soient pas à la merci de leaders malintentionnés.

Privilégier la coopération plutôt que la compétition

« Tout le monde parle de paix mais personne n’éduque à la paix. On éduque pour la compétition, et la compétition marque le début de toutes les guerres. Quand on éduquera pour la coopération et pour nous offrir les uns les autres de la solidarité, ce jour-là alors on éduquera pour la paix. »

Cela semble si évident, et pourtant… L’esprit de compétition est encore bien présent dans le système scolaire classique. Dans les écoles Montessori, il n’y a pas de système de notation, pour éviter d’évaluer les élèves les uns par rapport aux autres.

Chaque activité est présente en un unique exemplaire dans l’ambiance, ce qui permet à l’enfant de ne pas se comparer à ses camarades. L’enfant commence sa scolarité avec des cycles de travail autonome, puis lorsqu’il est en âge de travailler avec ses pairs, on lui propose des activités de coopération comme des recherches et des exposés à préparer.

De plus le mélange des âges au sein d’une même classe (3-6 ans puis 6-12 ans) permet aux enfants d’apprendre la coopération plutôt que la compétition. Les plus grands sont ravis de montrer aux plus petits ce qu’ils savent déjà faire. Chacun évolue à son propre rythme, sans injonction à avoir acquis telle ou telle compétence à un âge donné.

Transmettre des outils

Maria Montessori déplorait la recherche de conformité au sein des écoles. Le but de son éducation « comme une aide à la vie » est d’apprendre à l’enfant à faire par lui-même, puis à penser par lui-même. C’est cette indépendance d’esprit qui doit être privilégiée pour former le citoyen de demain.

Il ne s’agit pas de les éduquer dans un univers parfait où tout le monde est toujours du même avis. Au contraire, les enfants ont besoin d‘apprendre les codes de la résolution de conflit dès le plus jeune âge. Valoriser la parole de chacun, apprendre à écouter, à exprimer ses émotions calmement, à défendre ses arguments, à arbitrer.

La participation démocratique est encouragée au sein de la classe, en particulier à partir de 7 ans, un âge où la notion de justice devient essentielle pour l’enfant. A la maison, au sein de la fratrie, on peut aussi mettre en place une forme de démocratie, pour que l’enfant sente que son opinion compte.

Cultiver la paix intérieure

Pour Maria Montessori, la paix n’est pas seulement l’absence de guerre mais le résultat d’une harmonie intérieure propre à chaque individu. Et c’est le rôle de l’éducation d’aider l’enfant à atteindre cette tranquillité d’âme.

« L’établissement d’une paix durable est l’objet même de l’éducation, la responsabilité de la politique n’étant que de nous protéger de la guerre ».

Dès le plus jeune âge, l’adulte doit montrer l’exemple à l’enfant pour l’aider à trouver la paix intérieure : lui apprendre à mettre des mots sur ses émotions, à les gérer et à les exprimer.

Cela passe par la mise en place d’activités artistiques, qui permettent aux enfants d’exprimer leur sensibilité et d’apprendre à se connaitre aussi.

Il existe beaucoup d’outils de développement personnel accessibles même aux plus petits. De plus en plus d’écoles instaurent des moments de yoga, de méditation, de sophrologie… Ces pratiques aident l’enfant à gérer son anxiété et à se calmer, ce qui est indispensable pour devenir un adulte épanoui. On ne peut être en paix avec les autres sans être en paix avec soi-même.

Prendre soin de son environnement

Pour atteindre la paix intérieure, l’enfant doit aussi, selon Maria Montessori, être connecté avec le vivant. Cela passe par des moments de sortie dans la nature, d’expérience sur les plantations et la germination, ou simplement la présence de végétaux au sein de la classe.

Pour vivre en paix avec la nature, il faut apprendre à respecter le vivant et à expérimenter le rapport entre soi-même et son environnement. Comprendre l’importance de la faune et la flore dans sa propre existence.

Maria Montessori était, comme sur beaucoup de points, visionnaire en ce qui concerne la conscience écologique des enfants. Aujourd’hui plus que jamais, la notion de paix est interconnectée au respect du monde qui nous entoure.

« L’amour pour l’environnement est un sentiment spirituel dont l’homme fait l’expérience, comme d’une force qui l’élève, qui lui donne des éclairs de gloire ».

Sources

Maria Montessori, L’éducation et la paix, Editions Desclée de Brouwer, Paris, 2001

6 caractéristiques de l’environnement préparé Montessori

Dans la pédagogie Montessori on ne parle pas d’école maternelle, mais de Maison des Enfants. On ne parle pas d’élèves, mais d’enfants. On ne parle pas de professeur des écoles, mais d’éducateur. Et on ne parle pas de classe, mais d’ambiance ou environnement préparé(e).

La notion d’environnement préparé est fondamentale dans la vision montessorienne. Il s’agit d’une matérialisation concrète de ce que nous avons compris des grands principes de psychopédagogie de Maria Montessori. Le terme de classe serait trop réducteur pour parler du lieu qui accueillera le développement du potentiel humain dans toutes ses dimensions !

Contrairement à certaines idées reçues, rien n’est laissé au hasard dans l’environnement préparé Montessorien. Oui, les enfants évoluent librement au sein de cet espace, mais dans un cadre soigneusement préparé, précis et riche. Alors de quels outils disposent l’éducateur pour imaginer sa future ambiance ? Quels pièges doit-il éviter pour ne pas entraver le développement naturel de l’enfant ? Quelles sont les caractéristiques de l’environnement préparé Montessorien ?

L’environnement préparé doit être complet

C’est un des critères définis par l’AMI pour être une école Montessori digne de ce nom : l’ambiance doit mettre à la disposition l’ensemble du matériel destiné aux enfants du plan de développement qu’elle accueille, complet et en bon état. Maria Montessori a elle-même étalonné scientifiquement l’ensemble du matériel proposé aujourd’hui dans les écoles Montessori, reprenant notamment les travaux d’Edouard Seguin et Jean Itard.

A la Maison des Enfants doivent être disposés sur les étagères le matériel de vie pratique, le matériel sensoriel, le matériel de langage et de mathématiques. Ces aides au développement suivent un processus précis que doit respecter l’éducateur lors de ses présentations. Il est donc indispensable qu’il les ait toutes à sa disposition.

Du matériel peut être rajouté s’il représente une réelle aide au développement de l’enfant et s’il respecte les critères principaux du matériel Montessori : le matériel doit être en exemplaire unique dans l’environnement préparé et pouvoir être présenté à l’enfant de manière individuelle. Il doit inviter à la répétition, à l’autonomie et au raffinement du mouvement. C’est le cas notamment avec le matériel d’art ou de botanique.

Mais point trop n’en faut ! Rajouter du matériel risque de gêner la concentration de l’enfant. L’éducateur Montessori doit se retenir d’y rajouter du matériel didactique. Selon Maria Montessori :

« Le matériel doit être limité en qualité et en quantité. »

L’environnement préparé doit être ordonné

L’ordre est extrêmement important pour les enfants en bas âge. Ils ont besoin de repères et de rituels. Les adultes doivent garder en tête que la période sensible de l’ordre les aide dans leur développement en les poussant à classer les choses qui les entourent.

L’ordre dans l’environnement préparé aide l’enfant dans son développement psychique. Il lui permet de faire face à son propre désordre intérieur d’être en construction. Il lui permet de se repérer dans l’ambiance, favorisant le libre-choix et le travail autonome.

« Les enfants de nos écoles sont libres, mais l’organisation y est nécessaire : une organisation plus serrée que dans les autres écoles, et qui doit permettre aux enfants d’être libres de travailler. »

L’ordre est présent partout dans l’ambiance. Le matériel est réparti en quatre aires distinctes et séparées : l’aire de vie pratique, l’aire du matériel sensoriel, l’aire des mathématiques et l’aire du langage. Au sein même de ces quatre aires, le matériel est disposé selon une progression logique. Dans chaque boite ou plateau de matériel, tout doit être propre et ordonné. Pour les activités complexes, le matériel est disposé par ordre d’utilisation pour favoriser le développement de l’esprit logique.

L’ordre passe aussi par les présentations, pendant lesquelles on met en avant le début (inviter l’enfant, nommer le matériel), le milieu (la présentation en elle-même) et la fin (ranger le matériel sur l’étagère). Les rituels qui rythment la journée à la Maison des Enfants aide aussi l’enfant dans la construction de son ordre intérieur. Quand on vous dit que rien n’est laissé au hasard !

L’environnement préparé doit être adapté à l’enfant

Saviez-vous que c’est à Maria Montessori qu’on doit les petites chaises et les petites tables présentes dans toutes les écoles aujourd’hui ? Avant elle, les élèves de maternelle devaient s’adapter aux tables des écoles élémentaires, plus hautes et trop lourdes pour eux.

Le matériel proposé dans l’ambiance, et notamment le mobilier, doit être adapté à la taille et à la force des enfants. Ils doivent pouvoir être capables de déplacer leurs tables et leurs chaises, prendre eux-mêmes le matériel sur les étagères, suspendre leurs manteaux seuls en arrivant à l’école… Les objets de la vie courante (verres, balayettes, pelles…) doivent aussi être adaptés à leur taille.

Pour ne pas entraver l’enfant dans son développement, l’environnement préparé doit répondre au besoin de mouvement de l’enfant. Il a donc besoin d’espace, car le développement de son esprit est intimement lié à au mouvement.

Cet environnement adapté à l’enfant soutient le développement de l’indépendance et de l’autonomie puisque l’enfant n’a pas besoin de l’adulte pour porter, attraper ou se servir du matériel.

L’environnement préparé doit être agréable

Pour que l’enfant soit attiré par le matériel et qu’il se sente bien dans l’ambiance, celle-ci doit être esthétique et lumineuse. L’esthétisme montessorien ressemble à celui du Japon : la beauté dans la simplicité, avec des matières premières de qualité et un esprit minimaliste. La plupart du matériel Montessori est fabriqué en bois, car cette matière est noble et dure dans le temps. La décoration doit rester épurée, on conseille de ne pas trop surcharger les murs. Cette simplicité repose l’esprit mais laisse émerger la pensée. Pour l’ambiance comme pour le comportement de l’adulte, on met le meilleur à disposition de l’enfant.

L’ambiance doit aussi être spacieuse puisque que le travail des écoles Montessori encourage la liberté : le libre-choix, le mouvement libre et la libre circulation ! Certaines activités nécessitent beaucoup d’espace : il faut 8 mètres devant soi pour dérouler la « chaîne de 1000 » de l’aire des mathématiques. Les enfants ont besoin d’espace pour installer leurs tapis au sol pour certaines activités (jusqu’à 4 tapis nécessaires pour les opérations du système décimal !).

« C’est pour cela qu’il faut autant d’espace libre que celui que tous les enfants occupent lorsqu’ils sont assis, afin de faciliter le déplacement des personnes et des objets ».

L’enfant doit se sentir chez lui à la Maison des Enfants. C’est sa deuxième maison !

L’environnement préparé doit contenir des objets de la vie réelle

En ce qui concerne la vie quotidienne des enfants dans l’ambiance ainsi que l’aire de vie pratique, on doit mettre à leur disposition de vrais objets et non des objets à toute épreuve destinés aux bambins. Pas de gobelets en plastique à la Maison des Enfants, mais de vrais verres et de vraies carafes, cassables.

« Les meubles des enfants, tables et chaises, doivent être légers, non seulement pour être transportés facilement par des bras enfantins, mais parce que leur fragilité même devient éducative. C’est par la même raison qu’on donne aux enfants des assiettes de céramique, des verres de cristal, des vase friables. En effet, ces objets sont les dénonciateurs des mouvements brusques, maladroits, inéduqués. »

On offre à l’enfant l’occasion de manipuler des objets de son environnement culturel, comme un lien entre la maison et l’école. Comme à la maison, lorsqu’on casse quelque chose, on utilise une pelle et une balayette pour ramasser.

Les objets de la vie réelle, en particulier les objets cassables, fournissent un aspect qu’on appelle « dénonciateur de l’erreur » dans le jargon Montessori. L’objet fragile dénonce l’utilisation inadéquate et appelle à un effort de précision chez l’enfant. Parfait pour le travail du raffinement du mouvement !

L’environnement préparé doit être vivant

Le lieu qui accueille des enfants pour une éducation « comme une aide à la vie » se doit de laisser s’épanouir celle-ci.

Malgré les exigences d’ordre, l’ambiance préparée ne doit pas non plus rester figée. C’est avant tout une maison qui doit avoir une âme et vivre. L’éducateur doit savoir la faire évoluer au fil de l’année et des saisons, mais subtilement pour ne pas déboussoler les enfants.

Un avantage non négligeable pour une équipe pédagogique est de pouvoir proposer aux enfants un espace extérieur qu’ils auront l’occasion d’aider à entretenir. Rien de tel pour célébrer la vie. A défaut, la nature doit être présente dans l’ambiance avec des végétaux à l’intérieur. Composer un bouquet, entretenir les plantes ou se préparer un encas fruité font partie des activités proposées aux enfants des écoles montessoriennes.

Comme dans tous les lieux de vie, on doit apprendre les règles de la vie en communauté pour une ambiance harmonieuse. Dès le début de l’année, ces règles sont transmises aux enfants grâce à des exercices préliminaires de vie pratique (pour apprendre à déplacer sa chaise sans bruit ou communiquer à voix basse) et des saynètes de « grâce et courtoisie » jouées par l’éducateur et son assistant. En montrant aux enfants ce qu’il faut faire ou ne pas faire, on leur apprend les codes du vivre-ensemble.

L’environnement préparé montessorien est un lieu où l’on attache autant d’importance à ce que l’on peut apporter à l’enfant en termes d’expériences qu’à ce qu’il faut éviter pour ne pas entraver son développement naturel.

Le mot « travail » est souvent un mot très positif dans la bouche des enfants des écoles Montessori, car on n’oppose pas le travail à la vraie vie dans la vision de Maria Montessori, qui voyait l’éducation « comme une aide à la vie ». Dans une ambiance Montessori, cirer des chaussures, se préparer un encas, laver le linge, prendre soin des plantes… fait partie du « travail » des enfants.

Comme on essaie dans les écoles de créer du lien avec la vie quotidienne à la maison pour les enfants, on peut aussi facilement créer chez soi une continuité avec la vie à l’école. L’environnement préparé est une notion adaptable au sein des foyers : faire en sorte que les objets soient accessibles et adaptés à l’enfant, ne pas entraver son besoin de mouvement en exploitant au mieux l’espace dont on dispose, l’impliquer dans les tâches de la vie quotidienne dès le plus jeune âge, le laisser s’habiller seul le plus tôt possible… Tous ces principes peuvent être mis en place par les parents à la maison. Il suffit d‘un peu de patience, et de faire confiance à votre enfant !

Sources

Maria Montessori, Pédagogie scientifique Tome 2, Editions Desclée de Brouwer ; Paris, 2007.
Maria Montessori, Le manuel pratique de la méthode Montessori, Editions Desclée de Brouwer ; Paris, 2016.
Maria Montessori, L’esprit absorbant de l’enfant, Editions Desclée de Brouwer, Paris, 2010.