6 caractéristiques de l’environnement préparé Montessori

Dans la pédagogie Montessori on ne parle pas d’école maternelle, mais de Maison des Enfants. On ne parle pas d’élèves, mais d’enfants. On ne parle pas de professeur des écoles, mais d’éducateur. Et on ne parle pas de classe, mais d’ambiance ou environnement préparé(e).

La notion d’environnement préparé est fondamentale dans la vision montessorienne. Il s’agit d’une matérialisation concrète de ce que nous avons compris des grands principes de psychopédagogie de Maria Montessori. Le terme de classe serait trop réducteur pour parler du lieu qui accueillera le développement du potentiel humain dans toutes ses dimensions !

Contrairement à certaines idées reçues, rien n’est laissé au hasard dans l’environnement préparé Montessorien. Oui, les enfants évoluent librement au sein de cet espace, mais dans un cadre soigneusement préparé, précis et riche. Alors de quels outils disposent l’éducateur pour imaginer sa future ambiance ? Quels pièges doit-il éviter pour ne pas entraver le développement naturel de l’enfant ? Quelles sont les caractéristiques de l’environnement préparé Montessorien ?

L’environnement préparé doit être complet

C’est un des critères définis par l’AMI pour être une école Montessori digne de ce nom : l’ambiance doit mettre à la disposition l’ensemble du matériel destiné aux enfants du plan de développement qu’elle accueille, complet et en bon état. Maria Montessori a elle-même étalonné scientifiquement l’ensemble du matériel proposé aujourd’hui dans les écoles Montessori, reprenant notamment les travaux d’Edouard Seguin et Jean Itard.

A la Maison des Enfants doivent être disposés sur les étagères le matériel de vie pratique, le matériel sensoriel, le matériel de langage et de mathématiques. Ces aides au développement suivent un processus précis que doit respecter l’éducateur lors de ses présentations. Il est donc indispensable qu’il les ait toutes à sa disposition.

Du matériel peut être rajouté s’il représente une réelle aide au développement de l’enfant et s’il respecte les critères principaux du matériel Montessori : le matériel doit être en exemplaire unique dans l’environnement préparé et pouvoir être présenté à l’enfant de manière individuelle. Il doit inviter à la répétition, à l’autonomie et au raffinement du mouvement. C’est le cas notamment avec le matériel d’art ou de botanique.

Mais point trop n’en faut ! Rajouter du matériel risque de gêner la concentration de l’enfant. L’éducateur Montessori doit se retenir d’y rajouter du matériel didactique. Selon Maria Montessori :

« Le matériel doit être limité en qualité et en quantité. »

L’environnement préparé doit être ordonné

L’ordre est extrêmement important pour les enfants en bas âge. Ils ont besoin de repères et de rituels. Les adultes doivent garder en tête que la période sensible de l’ordre les aide dans leur développement en les poussant à classer les choses qui les entourent.

L’ordre dans l’environnement préparé aide l’enfant dans son développement psychique. Il lui permet de faire face à son propre désordre intérieur d’être en construction. Il lui permet de se repérer dans l’ambiance, favorisant le libre-choix et le travail autonome.

« Les enfants de nos écoles sont libres, mais l’organisation y est nécessaire : une organisation plus serrée que dans les autres écoles, et qui doit permettre aux enfants d’être libres de travailler. »

L’ordre est présent partout dans l’ambiance. Le matériel est réparti en quatre aires distinctes et séparées : l’aire de vie pratique, l’aire du matériel sensoriel, l’aire des mathématiques et l’aire du langage. Au sein même de ces quatre aires, le matériel est disposé selon une progression logique. Dans chaque boite ou plateau de matériel, tout doit être propre et ordonné. Pour les activités complexes, le matériel est disposé par ordre d’utilisation pour favoriser le développement de l’esprit logique.

L’ordre passe aussi par les présentations, pendant lesquelles on met en avant le début (inviter l’enfant, nommer le matériel), le milieu (la présentation en elle-même) et la fin (ranger le matériel sur l’étagère). Les rituels qui rythment la journée à la Maison des Enfants aide aussi l’enfant dans la construction de son ordre intérieur. Quand on vous dit que rien n’est laissé au hasard !

L’environnement préparé doit être adapté à l’enfant

Saviez-vous que c’est à Maria Montessori qu’on doit les petites chaises et les petites tables présentes dans toutes les écoles aujourd’hui ? Avant elle, les élèves de maternelle devaient s’adapter aux tables des écoles élémentaires, plus hautes et trop lourdes pour eux.

Le matériel proposé dans l’ambiance, et notamment le mobilier, doit être adapté à la taille et à la force des enfants. Ils doivent pouvoir être capables de déplacer leurs tables et leurs chaises, prendre eux-mêmes le matériel sur les étagères, suspendre leurs manteaux seuls en arrivant à l’école… Les objets de la vie courante (verres, balayettes, pelles…) doivent aussi être adaptés à leur taille.

Pour ne pas entraver l’enfant dans son développement, l’environnement préparé doit répondre au besoin de mouvement de l’enfant. Il a donc besoin d’espace, car le développement de son esprit est intimement lié à au mouvement.

Cet environnement adapté à l’enfant soutient le développement de l’indépendance et de l’autonomie puisque l’enfant n’a pas besoin de l’adulte pour porter, attraper ou se servir du matériel.

L’environnement préparé doit être agréable

Pour que l’enfant soit attiré par le matériel et qu’il se sente bien dans l’ambiance, celle-ci doit être esthétique et lumineuse. L’esthétisme montessorien ressemble à celui du Japon : la beauté dans la simplicité, avec des matières premières de qualité et un esprit minimaliste. La plupart du matériel Montessori est fabriqué en bois, car cette matière est noble et dure dans le temps. La décoration doit rester épurée, on conseille de ne pas trop surcharger les murs. Cette simplicité repose l’esprit mais laisse émerger la pensée. Pour l’ambiance comme pour le comportement de l’adulte, on met le meilleur à disposition de l’enfant.

L’ambiance doit aussi être spacieuse puisque que le travail des écoles Montessori encourage la liberté : le libre-choix, le mouvement libre et la libre circulation ! Certaines activités nécessitent beaucoup d’espace : il faut 8 mètres devant soi pour dérouler la « chaîne de 1000 » de l’aire des mathématiques. Les enfants ont besoin d’espace pour installer leurs tapis au sol pour certaines activités (jusqu’à 4 tapis nécessaires pour les opérations du système décimal !).

« C’est pour cela qu’il faut autant d’espace libre que celui que tous les enfants occupent lorsqu’ils sont assis, afin de faciliter le déplacement des personnes et des objets ».

L’enfant doit se sentir chez lui à la Maison des Enfants. C’est sa deuxième maison !

L’environnement préparé doit contenir des objets de la vie réelle

En ce qui concerne la vie quotidienne des enfants dans l’ambiance ainsi que l’aire de vie pratique, on doit mettre à leur disposition de vrais objets et non des objets à toute épreuve destinés aux bambins. Pas de gobelets en plastique à la Maison des Enfants, mais de vrais verres et de vraies carafes, cassables.

« Les meubles des enfants, tables et chaises, doivent être légers, non seulement pour être transportés facilement par des bras enfantins, mais parce que leur fragilité même devient éducative. C’est par la même raison qu’on donne aux enfants des assiettes de céramique, des verres de cristal, des vase friables. En effet, ces objets sont les dénonciateurs des mouvements brusques, maladroits, inéduqués. »

On offre à l’enfant l’occasion de manipuler des objets de son environnement culturel, comme un lien entre la maison et l’école. Comme à la maison, lorsqu’on casse quelque chose, on utilise une pelle et une balayette pour ramasser.

Les objets de la vie réelle, en particulier les objets cassables, fournissent un aspect qu’on appelle « dénonciateur de l’erreur » dans le jargon Montessori. L’objet fragile dénonce l’utilisation inadéquate et appelle à un effort de précision chez l’enfant. Parfait pour le travail du raffinement du mouvement !

L’environnement préparé doit être vivant

Le lieu qui accueille des enfants pour une éducation « comme une aide à la vie » se doit de laisser s’épanouir celle-ci.

Malgré les exigences d’ordre, l’ambiance préparée ne doit pas non plus rester figée. C’est avant tout une maison qui doit avoir une âme et vivre. L’éducateur doit savoir la faire évoluer au fil de l’année et des saisons, mais subtilement pour ne pas déboussoler les enfants.

Un avantage non négligeable pour une équipe pédagogique est de pouvoir proposer aux enfants un espace extérieur qu’ils auront l’occasion d’aider à entretenir. Rien de tel pour célébrer la vie. A défaut, la nature doit être présente dans l’ambiance avec des végétaux à l’intérieur. Composer un bouquet, entretenir les plantes ou se préparer un encas fruité font partie des activités proposées aux enfants des écoles montessoriennes.

Comme dans tous les lieux de vie, on doit apprendre les règles de la vie en communauté pour une ambiance harmonieuse. Dès le début de l’année, ces règles sont transmises aux enfants grâce à des exercices préliminaires de vie pratique (pour apprendre à déplacer sa chaise sans bruit ou communiquer à voix basse) et des saynètes de « grâce et courtoisie » jouées par l’éducateur et son assistant. En montrant aux enfants ce qu’il faut faire ou ne pas faire, on leur apprend les codes du vivre-ensemble.

L’environnement préparé montessorien est un lieu où l’on attache autant d’importance à ce que l’on peut apporter à l’enfant en termes d’expériences qu’à ce qu’il faut éviter pour ne pas entraver son développement naturel.

Le mot « travail » est souvent un mot très positif dans la bouche des enfants des écoles Montessori, car on n’oppose pas le travail à la vraie vie dans la vision de Maria Montessori, qui voyait l’éducation « comme une aide à la vie ». Dans une ambiance Montessori, cirer des chaussures, se préparer un encas, laver le linge, prendre soin des plantes… fait partie du « travail » des enfants.

Comme on essaie dans les écoles de créer du lien avec la vie quotidienne à la maison pour les enfants, on peut aussi facilement créer chez soi une continuité avec la vie à l’école. L’environnement préparé est une notion adaptable au sein des foyers : faire en sorte que les objets soient accessibles et adaptés à l’enfant, ne pas entraver son besoin de mouvement en exploitant au mieux l’espace dont on dispose, l’impliquer dans les tâches de la vie quotidienne dès le plus jeune âge, le laisser s’habiller seul le plus tôt possible… Tous ces principes peuvent être mis en place par les parents à la maison. Il suffit d‘un peu de patience, et de faire confiance à votre enfant !

Sources

Maria Montessori, Pédagogie scientifique Tome 2, Editions Desclée de Brouwer ; Paris, 2007.
Maria Montessori, Le manuel pratique de la méthode Montessori, Editions Desclée de Brouwer ; Paris, 2016.
Maria Montessori, L’esprit absorbant de l’enfant, Editions Desclée de Brouwer, Paris, 2010.

Le rôle de l’éducateur Montessori

« Apprendre à faire par soi-même », développement de l’autonomie, matériel pédagogique en libre accès, contrôle de l’erreur permettant l’auto-correction… Quand on commence à s’intéresser à la pédagogie Montessori, on peut avoir l’impression que les enfants travaillent seuls dans les petites fourmilières que sont les écoles Montessori.

Pourtant même si le rôle de l’éducateur Montessori est différent de celui du professeur des écoles du système d’enseignement classique, il n’en demeure pas moins primordial dans les ambiances Montessori. Il s’agit même d’un métier exigeant qui demande en plus des connaissances théoriques et pratiques une bonne dose d’humilité et de remise en question de ce que l’on pensait savoir sur l’enfant.

Alors quel est le rôle de l’éducateur Montessori ? Quelles sont ses missions au sein de l’ambiance préparée ? Quelle place tient celle que Maria Montessori appelait « la nouvelle maîtresse » dans la vie de l’enfant ?

La préparation de l’ambiance

Maria Montessori décrit dans ses ouvrages la maîtresse comme une sorte de gardienne du temple qu’est la classe Montessori, appelée ambiance. C’est elle qui choisit la répartition des 4 aires (aire de vie pratique, aire du matériel sensoriel, aire des mathématiques, aire du langage) au sein de l’espace et y dispose le matériel pédagogique.

Troisième boîte de triangles constructeurs, cube du binôme, table de Seguin… Elle doit connaître les activités de la Maison des Enfants sur le bout des doigts et pouvoir les situer en un coup d’œil sur les étagères de l’ambiance. Mais elle doit surtout aider les enfants à se repérer eux-mêmes dans l’ambiance, répondant ainsi à leur besoin d’ordre et d’autonomie. Pour être un lieu de construction pour les individus en devenir, l’ambiance doit être spacieuse, lumineuse, épurée, ordonnée et esthétique. Tout un art…

L’éducateur Montessori doit aussi mettre à disposition des enfants de quoi vivre au quotidien en autonomie : un vestiaire adapté pour faciliter la séparation avec les parents, des verres pour qu’ils puissent se servir à boire, des récipients, économes et couteaux adaptés pour se préparer un fruit en guise d’encas, des balais, balayettes et pelles adaptés à leur taille pour pouvoir nettoyer si besoin… Les enfants doivent se sentir comme à la maison à la « Maison des Enfants » !

Le soin de l'ambiance

Une fois l’ambiance parfaite aux yeux de l’éducateur créée, il s’agit de la garder intacte… Pas une mince affaire lorsqu’une trentaine d’enfants y travaillent chaque jour !
Au quotidien, inlassablement, l’éducateur doit veiller à ce que sa classe conserve ses qualités constructrices pour l’enfant : le matériel rangé et en bon état, les crayons taillés, les réserves de papier pleines, les éponges humidifiées…

« Les agréments essentiels d’une maison sont la propreté et l’ordre (…) A l’école, le premier soin de la maîtresse doit être le même : ordre et soin du matériel, afin qu’il soit toujours beau, clair et en parfait état ; que rien ne manque ; pour l’enfant, tout doit paraître neuf, complet et prêt à servir. »

Des tâches ponctuelles se rajoutent à celles du quotidien. Il est important d’avoir une bibliothèque dans la classe mais elle ne doit pas contenir trop de livres pour ne pas éparpiller la concentration des enfants. L’éducateur doit donc en proposer de nouveaux ou faire tourner son stock très régulièrement. Certaines activités destinées à l’accueil des plus petits en tout début d’année scolaire comme les sets de piquage ou les perles à enfiler ne doivent pas restées trop longtemps sur les étagères pour que les enfants partent à la découverte d’autres activités. C’est à l’éducateur de décider du bon moment pour les retirer. L’éducateur est responsable de l’évolution de l’ambiance tout au long de l’année.

Le travail de l’éducateur commence donc avant l’arrivée des enfants le matin et se termine après leur départ, car il doit avoir l’esprit libéré de ces tâches pendant la journée pour se consacrer pleinement à l’observation et au développement du potentiel de l’enfant.

L’art de la présentation

Chaque activité Montessori doit être présentée à l’enfant de manière individuelle. L’éducateur Montessori consacre donc une bonne partie de sa journée à ses présentations.

« Son devoir, toutefois actif, peut s’apprendre clairement et facilement : être l’entité qui met l’enfant en rapport avec son réactif. Elle doit savoir choisir l’objet et le présenter de façon à susciter l’intérêt de l’enfant. »

Là aussi, rien n’est laissé au hasard. L’éducateur doit savoir quand présenter tel ou tel matériel selon le stade de développement de l’enfant en question. L’enfant commence à nommer les couleurs pendant les activités ? C’est sûrement le bon moment pour introduire la boite de couleur si ce n’est pas déjà fait ! Il tourne autour des activités de langage, est curieux des lettres utilisées par les plus grands ? Il doit vite être introduit aux lettres rugueuses, petit à petit, afin de toutes les connaitre avant l’explosion du langage écrit, que Maria Montessori situe vers 4 ans et demi.

La présentation doit être maitrisée, calme, précise, et l’éducateur doit utiliser le moins de mots possible. C’est un moment fort de transmission entre l’adulte et l’enfant. Pour que l’enfant puisse ensuite répéter l’activité en autonomie, l’éducateur doit être parfaitement concentré pendant la présentation pour lui donner les clefs de l’activité indépendante. Il reste ensuite auprès de l’enfant pour sa première utilisation du matériel, sans l’interrompre ni le juger. Il lui montre combien il est important en lui dédiant ce temps.

La protection du travail

C’est une des règles d’or dans une ambiance Montessori : on ne doit pas déranger un enfant concentré sur une activité, que l’on soit un adulte ou un autre enfant. Une des missions de l’éducateur consiste donc à protéger le travail en cours.

« La maîtresse « veille » à ce que l’enfant absorbé dans son travail ne soit dérangé par aucun autre ; et ce rôle d’« ange gardien » répond à un de ses devoirs les plus précieux. »

Pour pouvoir être parfaitement concentré pendant une présentation, l’éducateur doit être libéré de la surveillance du reste des élèves. Il ne doit pas avoir à s’interrompre pour répondre à une question ou aider à régler un conflit lorsqu’il travaille avec un enfant. Un autre adulte doit donc être le garant de la protection du travail des enfants pendant les temps de présentation.

C’est en général le rôle de l’assistant dans une ambiance Montessori, mais selon la configuration de l’équipe pédagogique, l’éducateur peut aussi être amené à effectuer cette tâche. C’est le cas s’il y a deux éducateurs et pas d’assistant dans l’ambiance par exemple. Mais il faut que les enfants comprennent facilement à qui ils doivent s’adresser pour recevoir de l’aide. Si les deux adultes échangent les rôles régulièrement, ils font en sorte de porter sur eux un signe distinctif, comme un tablier par exemple.

L’observation

Cette partie du travail de l’éducateur est primordiale, mais trop souvent oubliée dans le tumulte de la vie quotidienne des écoles…

Pour Maria Montessori, qui a travaillé tout au long de sa vie dans une démarche scientifique, il est nécessaire pour l’éducateur d’observer l’enfant pour pouvoir le situer sur le chemin de la concentration et dans ses apprentissages. Cela lui permet de prendre du recul sur sa pratique, d’éviter de juger ou de réagir de manière impulsive.

Concrètement, l’éducateur choisit un moment de la journée où il va se mettre en retrait dans l’ambiance pour observer un ou plusieurs enfants en prenant des notes. Les enfants savent qu’il ne doit pas être dérangé à ce moment-là. Et lui doit se retenir d’interagir avec eux ! Il doit auparavant avoir choisi un objectif pour son observation : le langage, la motricité fine ou globale, le degré d’ordre dans l’activité, le développement social, celui de l’indépendance…

Il analyse ensuite ses notes, si possible lors d’une session de travail en équipe, dans le but de situer l’enfant sur le chemin de sa construction intérieure. Il pourra ainsi lister les présentations à réaliser avec l’enfant, dans le but de lui apporter ce que Maria Montessori appelait « l’aide utile ».

Vous l’avez compris, les missions de l’éducateur Montessori sont multiples et à la fois concrètes, pédagogiques et scientifiques ! Elles ne se limitent pas aux horaires d’ouverture de l’école aux enfants. Elles commencent tôt le matin avant l’arrivée des élèves et se terminent parfois tard le soir. Car l’éducateur joue aussi un rôle dans la vie des familles : un autre aspect de son travail consiste à communiquer avec les parents, de manière informelle à la sortie de l’école ou lors de rendez-vous organisés par l’école. Il doit s’assurer que l’enfant reçoive à la maison une certaine continuité dans l’encouragement de l’autonomie, la stimulation de sa curiosité, le respect apporté à ses besoins…

Il doit également pouvoir échanger très régulièrement avec ses collègues lors de réunions d’équipe. Car l’éducateur est avant tout le garant de l’application de l’esprit montessorien dans l’école. Ayant reçu une solide formation théorique, il doit jour après jour pouvoir se sentir fidèle aux grands principes de psychopédagogie Montessoriens et œuvrer au quotidien pour le bien-être de celui que Maria Montessori appelait « le père de l’Homme ».

N’oubliez pas qu’en tant que parents, vous êtes les premiers éducateurs de votre/vos enfant(s) ! N’hésitez pas à vous inspirer des missions de l’éducateur dans votre parentalité : préparer dans votre foyer un environnement adapté à l’enfant, lui montrer les gestes du quotidien pour qu’il puisse les répéter, observer son évolution… Besoin d’un coup de pouce pour apprendre à appliquer les principes de la pédagogie Montessori à la maison ? Des formations sont disponibles pour vous aider, car oui, être parent, cela s’apprend !

Sources

Maria Montessori, L’Esprit absorbant de l’Enfant, Editions Desclée de Brouwer, Paris, 2010.
Maria Montessori, La Découverte de l’Enfant (Pédagogie scientifique Tome 1), Editions Desclée de Brouwer, Paris, 2016.